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À Perpignan, les enseignants membres de l’Unsa (Union nationale des syndicats autonomes) sont réunis du mardi 28 à ce jeudi 30 mars pour leur 9e congrès national avec comme thème : « Engagés pour une école durable ». « La communauté éducative est claire dans ses priorités: elle demande les moyens de bien travailler et le soutien des politiques », explique Stéphane Crochet, nouveau secrétaire général du SE-Unsa à partir de jeudi, dans les colonnes de L’Indépendant.
Dans l’enquête Ifop mise en avant par ce congrès, différentes mesures sont demandées pour de meilleures conditions de travail. Pour cela, les enseignants réclament « presque unanimement moins d’élèves par classe ». « Nos collègues sont convaincus que c’est dans la classe que ça se passe et notamment pour le premier degré », ajoute Stéphane Crochet.

Les enseignants demandent majoritairement moins d’élèves par classe / enquête Ifop
Hamon et Macron favorables à moins d’élèves par classe
Moins d’élèves par classe, une mesure défendue par Benoît Hamon dans son programme éducatif. Pour lutter contre les inégalités scolaires, le candidat socialiste souhaite recruter « 40 000 enseignants supplémentaires » avec une priorité donnée au primaire : « 20 000 postes y seront créés pour qu’il n’y ait pas plus de 24 élèves par classe pour les apprentissages fondamentaux et pas plus de 20 élèves en cycle 2 dans les REP, outre-mers et territoires ruraux ». Une volonté également affirmée lors de l’émission de C8, Présidentielle : Candidats au tableau !
Dans un entretien exclusif à VousNousIls, Emmanuel Macron se montrait lui aussi favorable à la diminution du nombre d’élèves dans les salles de classe : « Nous savons, par les expériences étrangères, qu’au-delà de l’impact direct sur la réduction de l’échec scolaire, les bénéfices d’une réduction de la taille des classes en primaire sont également visibles à long terme, en termes d’accès à l’enseignement supérieur et de réussite sur le marché du travail ». Dans son programme pour l’Education nationale, le candidat d’En Marche! souhaite notamment “diviser par deux” les effectifs des classes de CP et de CE1 en REP et REP+.
« Revoir la façon d’enseigner »
Marie Toullec-Théry, présidente de la conférence de consensus sur la pédagogie qui s’est déroulée les 7 et 8 mars au lycée Diderot de Paris, estime auprès du Figaro que cette mesure ne changerait rien « avec un maître qui questionne et les élèves qui répondent ». Pour elle, « il faut totalement revoir la façon d’enseigner ». Des recommandations pédagogiques ont ainsi été faites durant cette conférence : pratiquer l’auto-évaluation pour responsabiliser davantage les élèves. faire expliciter par les élèves ce que l’on attend d’eux ou encore adopter des postures enseignantes variées.
La question est mal posée : « Est-ce LA solution? » Comme s’il ne pouvait y avoir qu’une seule bonne solution, et comme si cette solution était alternative des changements pédagogiques.
Et les croyances des enseignants sur ce qui pourrait améliorer les apprentissages, c’est intéressant politiquement (à prendre en compte quand on veut réformer) mais on aimerait surtout trouver des conclusions d’études et d’expérimentations. Ça ne manque pourtant pas.
Bjr
Il suffit qu’une personne soit opposée a la reduction du nbre d’eleves par classe pour que l’avis de millier d’enseignants ne soient pas pris en compte. Jolie démocratie??
DMarsan
J’invite tous les grands théoriciens du « yaka » et « faukon » à venir vivre quelques semaines en responsabilité dans les classes … Ils devraient vite s’apercevoir qu’effectivement une baisse des effectifs pourrait soulager non seulement l’enseignant mais également les autres élèves … Toutes les personnes du terrain sauront ce que signifie une classe de 27 élèves, en cycle 2, en double niveau, avec 2 élèves en MDPH (dont un sans AVSI), des élèves en souffrance familiale ou en souffrance sociale, des élèves avec des difficultés d’ordre dys, des élèves avec des capacités un peu plus faibles, des élèves qui ne savent respecter aucune règle de vie en collectivité, des élèves qui restent des enfants avec tout ce que cela signifie en terme d’agitation … Pourtant, mon école se trouve dans un relativement joli quartier … et pourtant, j’adore ce que je fais. Mais c’est vraiment fatiguant … et générateur d’un grand sentiment d’impuissance tellement il y a de besoins alors qu’on se retrouve seule … Alors, oui, si on me met 22 élèves l’année prochaine, je pense qu’on se sentira tous bien mieux ne serait-ce qu’au niveau de l’occupation de l’espace dans un local assez exigu. Je peux toujours rêver …
Sans doute n’avez-vous pas vous tort. Cependant qu’appelez-vous « double niveau » ? L’école fonctionnant en cycle depuis 1990, pardonnez-moi, mais je ne comprends pas qu’on puisse encore parler ainsi. GS/CP ou CP/CE1, ce genre d’expression ne devrait plus exister dans le vocabulaire. Or ces représentations bloquent à mon sens les pratiques pédagogiques. En tous cas, ce ne devrait pas être vécu comme pénalisant pour la conduite de classe. L’hétérogénéité est constitutive du métier ; même dans un « simple niveau ».
Éternel débat qui nous renvoie systématiquement dans nos cordes : nous ne savons pas faire et nos élèves s’ennuient ! Ce que semble sous-entendre Mme Toullec-Théry (je n’ai pas lu l’article du Figaro et ne connais ni cette dame ni l’instance dans laquelle elle officie ….. pas le terrain apparemment). Nous en sommes d’ailleurs restés au tableau noir et à la craie blanche, à l’encrier et à la plume, aux coups de règle sur les doigts, et aux sacro-saints cours en frontal où seul le prof a la parole ! (en passant, à l’époque de ces pratiques rétrogrades, les effectifs n’étaient pas ceux d’aujourd’hui !!!)
Marre de m’entendre dire que je suis restée pétrifiée dans des pratiques d’un autre âge. Je ne cesse de me remettre en cause et de courir pour essayer de me former (seule le plus souvent) aux dernières modes en matière de pédagogie(-isme). Mais ce n’est pas si simple, et il ne suffit pas de le vouloir. D’ailleurs j’ai l’impression à force, de désapprendre mon métier (si toute fois je l’ai jamais appris : maitre auxiliaire, concours professionnel).
On oublie de dire que la société à évoluer et que nos jeunes ne sont plus ceux qui occupaient les bancs de l’école républicaine de nos grands-parents, ni même de nos parents.
Sans compter que l’école du numérique par exemple ne peut se faire sans matériel et MAINTENANCE efficace, que le travail en îlots nécessite mobilier et locaux adaptés, que les projets exigent moyens et confiance de la part d’une hiérarchie bienveillante, que les parents sont de plus en plus consommateurs de l’école et qu’on attend toujours plus de nous, etc. Mais ma colère m’égare et j’arrête là ma litanie :-((
Je reste convaincue que le sur effectif, du primaire au lycée, est un obstacle majeur pour des apprentissages ciblés en fonction des difficultés de chacun de plus en plus nombreuses, complexes et variées.
Si on en a les moyens, il faut vite des CP avec 20 élèves maxi et 18 mini. Les cours doubles avec CP à 20 maxi dont 10 CP.
Toutes les autres classes avec 25 maxi.
Un élève handicapé étant compté pour 3 élèves dans la classe.
Et une formation pédagogique telle que tous les élèves de CP apprendront à lire dans dans l’année. Sauf cas spécial.
Pouvez-vous imaginer un CP de 52 élèves ? Mon lot en début de carrière !