La deuxième fédération de parents d’élèves a présenté mercredi ses propositions aux candidats à la présidentielle, recommandant notamment que les enseignants soient formés à la méthodologie et l’enseignent aux élèves.

« Apprendre à apprendre fait partie du travail que l’Education nationale ne fait pas », a regretté Valérie Marty, présidente de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (Peep), lors de la présentation à la presse des propositions, issues d’une plateforme collaborative et qui seront envoyées aux candidats.

La Peep plaide pour « une école bienveillante dans l’exigence » qui prenne davantage en compte l’élève. Selon elle, il faudrait organiser dans les collèges et lycées des groupes de travail en dehors des heures de cours.

Alors que certains enfants arrivent au collège sans maîtriser le français et les bases en maths, ils devraient y bénéficier de l’aide de professeurs du primaire, tandis que des professeurs de langues du secondaire pourraient intervenir en primaire, dans la mesure où tous les professeurs des écoles ne maîtrisent pas une langue étrangère, suggère la Peep.

L’enseignement des langues devrait être remis à plat au collège, considère la fédération, qui regrette la suppression des sections européennes. Elle prône davantage d’oral et un développement des échanges à l’étranger.

Un Capes et une agrégation d’informatique devraient être créés pour que la discipline soit enseignée à part entière et non incluse dans d’autres cours.

La Peep préconise une adaptation au rythme d’apprentissage: certains jeunes qui apprennent vite pourraient faire le collège en trois ans pour ne pas s’ennuyer, d’autres prendre plus de temps, si besoin cinq ans.

Concernant la place des parents, elle souhaite que leurs représentants puissent être décisionnaires dans des instances et pas seulement consultés. Elle propose des « cordées des parents », les plus informés aidant les autres.

Concernant les documents administratifs communiqués aux familles, malgré des efforts, « beaucoup reste à faire pour être compréhensible ».

Interrogée sur le programme éducatif des candidats, Mme Marty a estimé que le candidat du PS et ancien ministre de l’Education Benoît Hamon est celui qui semble avoir « plus travaillé le sujet ».

Chez François Fillon, elle voit « beaucoup d’abrogations et peu de programme ». Sur sa proposition d’instaurer l’uniforme à l’école, « quel est le parent qui a demandé ça? Les élèves n’en veulent pas », répond-t-elle. Elle rejette l’argument d’égalité: « Ce n’est pas parce qu’on a la même blouse qu’on a la même montre ou les mêmes vacances. »