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« L’enseignement professionnel doit prendre toute sa place dans le service public d’éducation, c’est une exigence sociale ». Ainsi débute la dernière publication du SNUEP-FSU (Syndicat National Unitaire de l’
Selon le syndicat, « les politiques mises en oeuvre par les gouvernements successifs ont eu pour conséquences de déstabiliser et d’affaiblir l’EPP (Enseignement Professionnel Public) ». Dans la ligne de mire de l’organisation, la régionalisation, « les différentes relances de l’apprentissage », une formation des PLP (profs de lycée professionnel) « appauvrie », et « des réformes mal pensées ».
Une « politique éducative ambitieuse » à mettre en place « d’urgence »
Pour le SNUEP, la volonté qu’ont « certains candidats » à la présidentielle (comme François Fillon, ndlr) de « poursuivre la régionalisation en transférant les compétences du système de formation professionnelle aux régions » et de « fusionner les lycées professionnels et les centres de formation d’apprentis » (CFA), pour « mettre en place le seul apprentissage comme voie d’accès au métier », aurait pour effet de « liquider cette voie de formation ».
« Ces discours, qui prônent l’exclusivité de la formation professionnelle aux seules entreprises, marquent un recul sans précédent en termes de démocratisation », indique le SNUEP, qui estime « urgent » de « mettre en oeuvre une politique éducative ambitieuse ». Le projet du syndicat « pour la mise en œuvre d’une réelle valorisation de l’enseignement professionnel public » prend la forme de 6 priorités, déclinées en 28 propositions.
Un « grand plan de rescolarisation » des 15-18 ans
Priorité n°1 : « mettre en place un grand plan de rescolarisation » des jeunes de 15 à 18 ans. Pour cela, le SNUEP propose de développer l’offre de formation professionnelle dans les lycées, « en la diversifiant » ; de « redonner du temps d’enseignement par le retour à des parcours en bac pro 4 ans et en CAP 3 ans » ; ou encore de « conforter la place des SEGPA (sections d’enseignement général et professionnel adapté) dans les collèges » en « remettant notamment en place l’enseignement pré-professionnel dès la 4e ». Le syndicat préconise aussi de « rendre effectif » le droit de retour en formation qualifiante pour tous les 15-18 ans.

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Une « politique d’éducation prioritaire » en lycées professionnels
Priorité n°2 : « améliorer les conditions d’accueil et d’études des lycéens professionnels ». Contre le décrochage, le SNUEP propose de « remettre en place » une « politique d’éducation prioritaire » en lycées professionnels, SEGPA et EREA (établissements régionaux d’enseignement adapté). Il préconise de créer une « allocation » d’études pour les lycéens professionnels, d’abolir la globalisation horaire, et de « mettre en place une nouvelle carte de l’éducation prioritaire », sur des indicateurs « transparents et objectifs ».
Revoir les programmes
Priorité n°3 : la « refonte » des contenus des enseignements généraux et professionnels. Le SNUEP propose dans ce sens de créer de « vrais programmes » d’enseignement dans les disciplines professionnelles, qui permettraient « l’acquisition de savoirs professionnels ambitieux », tout en « limitant l’autonomie horaire des établissements » afin de garantir une « réelle équité territoriale ». Il préconise également de diminuer les périodes de formations en milieu professionnel (PFMP), et de les transformer en « périodes d’expérimentations en entreprises (PEMP), réellement encadrées ».
Mieux former et rendre le métier de PLP « plus attractif »
Priorité n°4 : « développer le recrutement et la formation » des PLP. Pour le SNUEP, il est nécessaire de « mettre en place un réel plan de pré-recrutement » des PLP ; d’augmenter leur niveau de qualification « en mettant en place des parcours de formation amenant à un master » ; de « permettre une entrée progressive dans le métier » en réintroduisant une « authentique formation alternant théorie et pratique d’au moins un an post-concours » pour les profs stagiaires ; et de développer une offre de formation continue « disciplinaire et pédagogique de qualité ».
Priorité n°5 : « améliorer les conditions de travail des personnels ». Selon le SNUEP, le métier de PLP « reste difficile et peu attractif » : une « réelle valorisation » salariale « aiderait à lutter » contre la crise du recrutement. Le syndicat propose de mettre en place une « pondération des heures effectuées » en Première et en Terminale professionnelle ; ou encore de modifier le statut des PLP pour réduire le service d’enseignement à 15 heures « de face-à-face élèves par semaine » – ce service étant alors complété par 3 heures hebdomadaires de « concertation des équipes pédagoqiques et pluri-professionnelles ».
Lutte contre les stéréotypes et pour la mixité
Priorité n°6 : « promouvoir la mixité des filières professionnelles ». Pour le SNUEP, il est primordial de « lutter contre les stéréotypes qui réduisent nos choix », en lançant des « campagnes de sensibilisation ». Contre les « violences sexistes », le syndicat propose de chercher des solutions pour « lutter contre les moqueries » et attaques que pourrait subir un élève désirant s’orienter dans une filière, « du fait qu’il sort du rôle dans lequel la société l’assigne ».
Je pense qu’il serait aussi urgent de revoir le système des mutations pour les PLP: 30% de satisfaction en moyenne… Parfois on attend depuis des dizaines d’années, alors que des contractuels occupent des postes dans des académies qu’on ne peut plus avoir… ou qu’on peine à recruter.
La motivation s’estompe, il n’y a pas que le salaire qui décourage. La surenchère qui s’en suit parfois au PACS de complaisance ou tentatives de dossiers médicaux pour certain est tout bonnement incompatible avec l’éthique d’un fonctionnaire, mais amenée par une forme de désespoir.
Un des ministères où la gestion humaine reste la plus désastreuse et parfois discriminante, sous couvert de bonnes intentions de prime abord.