Le conducteur du poids lourd impliqué dans un accident avec un car scolaire, qui avait fait un mort et deux blessés en novembre 2016 près d’Arras (Pas-de-Calais), était sous héroïne au moment des faits, a indiqué mardi le parquet d’Arras.

Il ressort « des prélèvements sanguins pratiqués sur l’auteur de l’accident, qu’il était sous l’emprise d’héroïne et de dérivés de morphine », a déclaré le procureur André Lourdelle dans un communiqué rendu public après avoir eu connaissance des analyses médicales.

Le conducteur, qui lui-même avait été blessé et hospitalisé dans l’accident, a été placé en garde à vue lundi pour « homicide involontaire » et pour « blessures involontaires avec incapacité totale de travail de plus de trois mois », le tout aggravé « par la circonstance que les faits ont été commis par un conducteur sous l’emprise de stupéfiants ».

Le routier devait être jugé en comparution immédiate mardi après-midi au tribunal correctionnel d’Arras, mais il a demandé un délai pour préparer sa défense et sera donc jugé le 24 avril à 13H30. D’ici là, il a été placé sous mandat de dépôt.

Lors de l’audience, où une vingtaine de victimes et proches de victimes étaient présents, le prévenu âgé de 36 ans, déjà condamné à cinq reprises notamment pour trafic de drogue, a affirmé en sanglotant à la barre avoir « du mal à se regarder dans une glace » depuis cet accident et « devoir des explications aux familles ». Avec son avocat a ensuite demandé un report de l’audience.

Le 14 novembre, sur une route nationale à hauteur de Bavincourt-L’Arbret, une collision frontale avait eu lieu entre son poids lourd chargé de betteraves et un car de ramassage scolaire avec 12 collégiens à bord.

La conductrice du car, âgée de 47 ans, était décédée sur place et deux enfants de 13 ans, dont un a été amputé des pieds, avaient été blessés.

« Les premières constatations permettaient d’imputer au chauffeur du camion la responsabilité de l’accident, dès lors qu’il avait quitté sa voie de circulation pour une raison inconnue », selon le parquet.

Les « investigations ultérieures » ont contribué « à écarter une quelconque défaillance mécanique » et ont confirmé « la mise hors de cause de la conductrice défunte ».