Le professeur de droit international Mario Bettati, théoricien du concept d’ingérence humanitaire porté par Bernard Kouchner, est décédé jeudi dernier, a annoncé sa fille Aurelia Bettati à l’AFP.

« Le décès de mon père, Mario Bettati, est survenu le 23 mars », a-t-elle indiqué dans un courriel. Il avait 79 ans.

C’est en 1987 que cet universitaire avait publié en collaboration avec le « French doctor » « Le devoir d’ingérence » pour faire respecter le droit humanitaire international. L’ingérence humanitaire est une idée apparue pendant la guerre du Biafra (1967 – 1970), plus tard reprise par les Nations-Unies et inscrite dans le droit international.

En 1996, Mario Bettati publie seul « le droit d’ingérence: mutation de l’ordre international ». En dehors de ses écrits sur la « diplomatie juridique internationale », il a également consacré des ouvrages à la drogue, au terrorisme, ou au droit de la guerre.

Agrégé de droit public et de science politique, ce Niçois a fait sa carrière universitaire principalement à Paris, notamment à Paris-Sud dont il fut le doyen, et Paris II où il était doyen honoraire et professeur émérite.

Il a également eu une riche carrière administrative comme chargé de mission, conseiller ou représentant spécial auprès de ministères ou commissions.

C’est en 1988 qu’il rejoignit Bernard Kouchner, alors secrétaire d’État chargé de l’action humanitaire, comme chargé de mission puis conseiller. Il retravailla de 2007 à 2010 aux côtés de ce dernier, devenu ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy.