Le débat de TF1 en vue de l'élection présidentielle du 20/03/2017

Le débat de TF1 en vue de l’élection présidentielle (20/03/2017)

Lors du premier débat télévisé entre les 5 candidats à l’élection présidentielle favoris des sondages, organisé le 20 mars sur TF1, l’école était au coeur des échanges, malgré les divergences.

Le recrutement des profs, sujet qui divise

Benoît Hamon, candidat du Parti Socialiste, a indiqué vouloir créer rapidement 20.000 postes d’enseignants supplémentaires, afin de parvenir à son objectif de 25 élèves maximum par classe en CP–CE1–CE2, dans toute la France. Au total, selon son programme, il prévoit de recruter entre 35 000 et 40 000 enseignants de plus.

La position de François Fillon est diamétralement opposée. Pour lui, la hausse des effectifs dans l’éducation “n’est pas la seule solution”. Le candidat de la droite et du centre propose au contraire que les profs soient “un peu moins nombreux”, mais travaillent plus. “Les enseignants, qui doivent être mieux payés et mieux considérés, doivent accepter un temps de présence plus élevé à l’intérieur de l’établissement”, a-t-il lancé lors du débat.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise, s’est distingué en indiquant vouloir recruter pas moins de 60.000 enseignants, “parce que le problème de l’école est aussi devenu un problème de moyens.”

Les “fondamentaux”, sujet phare du débat

« Ma priorité absolue, c’est une école primaire qui enseigne les fondamentaux, pendant 75% du temps, et qui commence plus tôt, dès 5 ans”, a lancé François Fillon, qui se déclare aussi favorable au port de l’uniforme.

Le débat de TF1 en vue de l'élection présidentielle du 20/03/2017

Le débat de TF1 en vue de l’élection présidentielle (20/03/2017)

Marine Le Pen, candidate du Front National, ne prône pas 75% du temps consacré aux fondamentaux, mais “100 %”, dont “50% dédiés à l’apprentissage du français”.

Emmanuel Macron insiste également sur les savoirs fondamentaux, mais sur un champ différent. Selon lui, 20% des élèves qui sortent de CM2 “ne savent pas proprement lire, écrire ou compter”. Ces jeunes “se retrouvent dans les 150.000 sans emploi ou diplôme”, déplore-t-il, souhaitant se concentrer d’abord sur les “zones difficiles”, REP et REP+.

“Je veux plus d’heures de cours en école primaire, que dans les zones difficiles, on porte le nombre d’élèves à 12, et que l’on paye 3000 euros par mois les enseignants qui travaillent dans les zones difficiles”, a ainsi indiqué le candidat du mouvement En Marche.

Mixité sociale et collège unique

Concernant le collège, Benoit Hamon souhaite que “l’on puisse y avoir un objectif de mixité sociale”, constatant que dans certains établissements, “il est impossible d’en faire”. Dans cette optique, le candidat socialiste compte « faire en sorte qu’il y ait plus de vœux pour les parents ». Il propose un “dialogue avec le public et le privé” pour “penser la mixité sociale”.

A rebours, Marine Le Pen s’est déclarée “pour la fin du collège unique”. Elle prône aussi une plus grande “discipline” dans les établissements : selon elle, “trop d’enseignants se font malmener, trop d’élèves vont à l’école la peur au ventre”, et “sans paix à l’école, il n’y a pas d’apprentissage possible”.

Apprentissage et enseignement professionnel

La question de l’apprentissage et de l’enseignement professionnel public a en outre été au coeur des discours des candidats réunis lors du débat organisé par TF1. Emmanuel Macron juge l’apprentissage “très important”, et souhaite “en simplifier les contrats”. Marine Le Pen “croit aux filières professionnelles”, et entend les “revaloriser”.

François Fillon souhaite aussi “renforcer” l’apprentissage, en plaçant l’enseignement professionnel, « plus sous l’autorité de l’Education nationale, mais sous celle des régions » – le ministère ne supervisant « que les diplômes ».

Critiquant ce dernier, qu’il estime responsable de la fermeture de “170 lycées professionnels depuis 10 ans”, Jean-Luc Mélenchon souhaite de son côté “favoriser l’enseignement professionnel public”, en versant une allocation d’études aux jeunes choisissant cette voie, “dès l’âge de 16 ans”.