Najat Vallaud-Belkacem et François Hollande © Laurent BLEVENNEC-Mureaux

Najat Vallaud-Belkacem et François Hollande © Laurent BLEVENNEC-Mureaux

En 2012, nombre d’organisations se réjouissaient de l’élection de François Hollande. Cinq ans plus tard, que pensent les syndicats de son bilan ?

Un quinquennat « historiquement dense »

Le SE-UNSA salue les efforts faits lors de ce quinquennat très « dense » : « Il faut remonter très loin dans l’histoire du système éducatif pour voir un quinquennat d’une aussi grande densité, puisque le président de la République a essayé, ce qui est assez exceptionnel, d’avoir une vision systémique de la réforme » estime Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat, qui espère qu’une alternance politique ne va pas « casser dans son élan quelque chose qui a été lancé et dont on ne mesure pas les effets, puisque le temps scolaire et le temps politique ne peuvent pas fonctionner ensemble ».

Une bonne dynamique, mais…

Pour Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU, c’est un quinquennat en demi-teinte, qui avait débuté par une dynamique « assez positive avec l’idée de restituer des postes. Même si nous n’avons pas retrouvé le niveau d’avant 2008, c’est une rupture avec la politique du quinquennat précédent ». Elle regrette toutefois : « On a un sentiment d’une dynamique enclenchée qui est retombée, à cause de choses qui n’ont pas été faites ou d’erreurs, et cela a laissé un goût amer à beaucoup de personnels ».

Même constat dans le primaire pour le SNUipp. Sa porte-parole Francette Popineau estime que le quinquennat « a mis fin à la saignée que nous avions connue sous le gouvernement Fillon, ce qui est une excellente chose, car pour l’école, il faut investir sur un temps long », tout en regrettant  que « dans le quotidien de l’école, il n’y ait malheureusement pas eu de changement pour les collègues ». Francette Popineau fustige le gouvernement pour ne pas avoir suffisamment accompagné les maîtres en leur proposant une formation continue : « Comment refonder sans former ? » demande-t-elle.

Un sentiment mitigé dans l’Enseignement supérieur

Concernant l’enseignement supérieur, Hervé Christofol, secrétaire général du Snesup, décrit pour sa part « un sentiment de déception » à l’égard de ce quinquennat, qui a débuté « par le coup de massue de la loi ESR 2013, qui n’est pas revenue sur l’autonomie des universités et l’austérité imposée aux établissements ». Il retient cependant quelques points positifs, comme par exemple les 1000 emplois ou la hausse des bourses étudiantes.

Analyse similaire pour Sup’ recherche, dont le secrétaire général Stéphane Leymarie raconte avoir connu dès 2012 « une très grande déception, car on a compris tout de suite qu’il n’y aurait pas de rupture avec la politique précédente ». Puis il reconnaît avoir revu son jugement depuis, notamment grâce aux avancées concernant la mutation des enseignants chercheurs et au protocole PPCR. « Il regrette toutefois que ces évolutions soient le fruit d’une « énorme débauche d’énergie : c’est dommage que l’on ne nous ait pas écoutés un peu plus tôt, le quinquennat se terminerait probablement avec un rapport plus apaisé entre le ministère et la communauté universitaire  » estime Stéphane Leymarie, avant de conclure : « si je devais résumer ce quinquennat en un seul mot, ce serait frustration ! ».