Le président du Medef, Pierre Gattaz, a estimé vendredi que les candidats à l’élection présidentielle « qui paraissent intéressant » pour lui, Emmanuel Macron et François Fillon, n’allaient « pas jusqu’au bout » en terme d’apprentissage pour réduire le chômage des jeunes, lors des Olympiades des métiers à Bordeaux.

« Il faut absolument remettre les entreprises et les branches au coeur des dispositifs d’apprentissage, des CFA (Centres de formation d’apprentis, NDLR), des lycées professionnels. Tant que ces deux mondes ne se parleront pas, ça ne marchera pas et vous aurez toujours 25% de chômage des jeunes », a déclaré à la presse M. Gattaz, lors du grand rendez-vous de l’artisanat et de l’apprentissage qui se tient tous les deux ans.

« Il y a 150 métiers environ qui sont demandés et non pourvus dans l’industrie, le bâtiment, les services, le net, la restauration, le commerce, le transport. Tous les métiers ont des besoins cruciaux », a-t-il expliqué.

Concernant le développement de l’apprentissage, Emmanuel Macron et François Fillon « ne vont pas jusqu’au bout, ni l’un, ni l’autre. Donc j’espère que dans les sept prochaines semaines, il y a des magnifiques déclarations sur ce sujet crucial. Derrière, il y a le chômage des jeunes, c’est le fléau absolu français », a estimé M. Gattaz, après avoir serré la main du candidat d’En Marche! à ces Olympiades dont le Medef est cofondateur.

Selon le patron des patrons, les entreprises doivent être beaucoup plus présentes dans les CFA car les métiers se transforment rapidement. Elles « devraient pouvoir mettre un peu plus de personnel (..) retraité ou pré-retraité qui pourrait avoir un rôle encore plus important dans le coaching de ces jeunes », selon le président du Medef. Il a également prôné une autre image du lycée professionnel, « que ce ne soit plus une voie de garage », et que les entreprises puissent financer directement les CFA qui les intéressent, et non plus la région comme c’est le cas aujourd’hui.

Concernant les candidats à la présidentielle, « je ne parle pas de (Marine) Le Pen, (Jean-Luc) Mélenchon et (Benoît) Hamon, ce ne sont pas des programmes économiques, c’est des programmes qui sont pour moi très dangereux pour la France et pour l’Europe (…) Les deux qui nous paraissent intéressants, c’est (François) Fillon et (Emmanuel) Macron », a tranché M. Gattaz.