
Des élèves en pleine méditation / Association Méditation Enseignement (AME)
Méditer à l’école : une solution pour mieux se concentrer, gérer ses émotions, et finalement, mieux apprendre ? De plus en plus d’enseignants se lancent dans la méditation de pleine conscience, ou mindfulness.
Attention, il ne s’agit pas d’une pratique spirituelle ou religieuse : “c’est un entraînement de l’esprit, laïc, qui vise à développer l’attention aux ressentis et au vécu de l’instant présent”, explique Candice Marro, psychothérapeuthe et présidente de l’Association Méditation Enseignement (AME), qui organise des programmes de méditation dans les écoles (actuellement, 60 établissements français, dans plus de 12 académies, du primaire au lycée). Lorsque quelqu’un pratique la mindfulness, il fait “l’état des lieux de son corps et de ses émotions”, ajoute-t-elle.
L’AME réalise une étude sur les effets de la mindfulness à l’école, avec le Laboratoire Interuniversitaire de Psychologie de Savoie. En attendant les résultats, Candice Marro se base sur les retours d’expérience de ses formateurs et des études britanniques ou australiennes, afin d’affirmer que les bienfaits d’une séance de méditation sont nombreux pour les élèves. “Méditer permet de développer son attention et sa concentration, de réduire le stress, et de mieux gérer ses émotions, afin d’être plus tolérant et bienveillant”, indique-t-elle.
Les psychologues et instructeurs en méditation d’AME ont remarqué chez les élèves “une amélioration du temps d’attention et de la concentration dans la classe”, mais aussi un meilleur climat scolaire (avec plus de respect entre élèves). “Au bout d’un moment, l’enseignant constate que sa classe est plus calme, plus concentrée. Il remarque aussi qu’il y a de meilleurs échanges entre les élèves, qui maîtrisent mieux leurs émotions”, explique Candice Marro.

La mindfulness à l’école / AME
“La méditation apaise les tensions”
Professeure d’histoire-géographie et d’EMC au Collège-Lycée International de Saint-Germain-en-Laye, Emilie Kochert pratique la méditation avec ses élèves depuis 6 mois. “En sections internationales, ils sont sous pression constante, et sont très stressés et fatigués – résultat, leur attention est parfois très limitée”, explique l’enseignante. Avec ses collégiens et lycéens, les séances durent de 2 à 5 minutes, avant chaque cours. “Je travaille avec eux sur la respiration, je les fais poser leurs mains à plat sur la table et fermer les yeux, puis je les guide, je les invite à se concentrer sur eux-mêmes et sur des éléments heureux de leur semaine”, décrit-elle.
Emilie Kochert a pu constater, grâce à la méditation, “de gros déblocages” chez certains élèves, notamment chez une 6e, très stressée par ses résultats : “en réalisant une micro-introspection lors d’une séance, elle a réussi à gérer ses angoisses, et désormais, elle ne cherche plus l’excellence à tout prix”.
Mais c’est surtout dans la vie de classe que l’enseignante a constaté une grande différence entre l’avant et l’après mindfulness. “Les élèves sont plus sereins, ils se concentrent sur le positif, pas sur ce qui ne va pas. Ils se moquent moins les uns des autres : la méditation apaise les tensions”, note-t-elle.

La méditation en classe de 4e / AME
Des élèves apaisés et “vraiment prêts pour le cours”
Mila Saint Anne, prof d’histoire-géo dans un collège de la banlieue de Rouen, s’est lancée dans la méditation l’année dernière, quand elle a découvert “Calme et attentif comme une grenouille” et “Respirez”, deux livres (accompagnés de CD d’exercices) d’Eline Snel, psychothérapeuthe néerlandaise, à l’origine d’une méthode de méditation adaptée aux enfants et adolescents.
Pour ses 6e, la méditation, pratiquée en début de cours pendant 10 minutes, “s’est révélée une bouée de sauvetage”. Ces derniers “arrivaient en cours le vendredi après-midi, après deux heures de sport, et il était impossible de faire cours. Ils étaient excités, pas en état d’apprendre l’histoire-géo”, se souvient Mila Saint Anne. “Après quelques minutes de méditation, le contraste était frappant : ils étaient vraiment prêts pour le cours, déstressés, apaisés”, ajoute-t-elle.
Et d’expliquer avoir aussi utilisé la méditation avec certains élèves de façon individuelle, “quand je voyais qu’ils étaient un peu agités et avaient besoin de se recentrer.”
“Ils arrêtent de papillonner et sont plus concentrés”
Elle aussi prof d’histoire-géographie, dans un collège REP du département de la Vienne, Marie-Christine Bonneau dispense des séances de méditation depuis 4 mois, en début de cours – bien que cela ne soit pas systématique, “par manque de temps”.
L’enseignante constate qu’entre eux, les élèves “sont beaucoup moins dans le conflit”, car la méditation a “permis de décharger leur agressivité”. Détendus, “ils se recentrent sur le fait qu’ils sont en classe et vont devoir travailler. Ils arrêtent de papillonner, sont plus concentrés”, ajoute-t-elle.

Une classe en pleine méditation / AME
La méditation, un outil dans “sa malette pédagogique”
Au début un peu surpris par l’exercice, les élèves sont désormais en demande : “ils me sollicitent souvent pour méditer avant le cours, en me disant qu’ils en ont besoin”, remarque Marie-Christine Bonneau.
Cette année, Mila Saint Anne n’a pas recours à la méditation avec ses élèves de 5e : “cela dépend du contexte, de la classe : c’est un outil, qui fait partie de ma malette pédagogique. Je sais que si j’en ai besoin, je peux m’en servir”. Pour elle, consacrer 10 minutes à la méditation “ne se fait pas au détriment du programme”. Ainsi, “plutôt que de perdre du temps à hurler sur les élèves, ou à les punir, cela permet d’obtenir un cours efficace, qui ne ressemble pas à un combat de boxe”.
Verrons-nous un jour la méditation se généraliser à l’école, au collège et au lycée ? Remplacera-t-elle les heures de colle, comme c’est déjà le cas dans un collège du Nord de la France ? “De plus en plus d’enseignants sont en demande d’un tel outil. Pour l’instant, aucun programme de méditation laïque n’est agréé Education nationale, mais les académies et les ESPE commencent à s’y intéresser”, constate Candice Marro.
Pour la présidente d’AME, “si dans chaque classe, on trouvait du temps, même 5 minutes, pour se re-concentrer et reposer l’attention, ce serait gagné. Tout le monde serait plus serein – les élèves, comme les enseignants”.
La méditation remplaçant les heures de colle est une ânerie !!! Elle doit se suffire en tant qu’outil à part entière et non comme une sanction….
Qui a dit que c’était obligatoirement pour remplacer une heure de colle?
Si c’est dans le but de faire découvrir par l’élève c’est peut-être pas si mal finalement ça peut dédramatiser on peut discuter mais faire découvrir la méditation entre autre par ce moyen est une bonne chose
Ce que vous appelez « méditation » n’est rien d’autre que de demander à l’élève de souffler un peu, se calmer, se détendre, etc…. Pour calmer un élève et/ou un groupe, cela est vieux comme le monde. Pourquoi vouloir y mettre des grands mots comme « micro-introspection », « développer l’attention aux ressentis et au vécu », etc…. ??? Cela résonne surtout comme une technique marketing (pour ne pas dire plus simplement une vague fumisterie !) ayant justement une visée à moyen terme spirituelle ou religieuse ! Je suis sidérée de lire que ce que font avec bon sens les enseignants soient détournés au profit d’une pseudo nouvelle pédagogie de la méditation qui n’en est pas du tout ! Le « retour au clame » par exemple est bien connu du monde enseignant, sans y mettre d’autres mots détournés !
Tout ça est bien triste comme article. Arrêtez de vouloir mettre des concepts pseudo-scientifiques (quand il s’agit surtout de spiritualité détournée, donc de quelque chose d’intime et personnel et donc à laisser dans le cercle familial) et surtout de vouloir faire croire que cela marche. Exemple > quand on en arrive à écrire que « Pour l’instant, aucun programme de méditation laïque n’est agréé Education nationale, mais les académies et les ESPE commencent à s’y intéresser », cela signifie bien que 1) cette démarche n’à rien à faire dans les écoles (expliquées comme cela en tout cas) et que l’éducation nationale s’en détourne d’ailleurs à raison ; 2) quand bien même il y ait en France UNE personne dans une académie ou UNE dans une ESPE qui ait pu vaguement laisser entendre un mini avantage, c’est donc bien du marketing pour faire croire que cela fonctionne que de dire que certains commencent à s’y intéresser………….
C’est bien pitoyable !