Un collectif de parents d’élèves réclamant la fin de « l’exception lilloise », où les maternelles et écoles primaires publiques sont ouvertes le samedi matin, a affirmé que l’écrasante majorité des conseils d’écoles s’était prononcée en faveur d’un retour au mercredi matin.

« Nous avons les résultats des conseils d’école, l’écrasante majorité souhaite l’application du mercredi réglementaire: seuls 4 conseils d’école sur 79 de Lille, soit 5 %, ont demandé expressément la poursuite du samedi matin », a indiqué Mélanie Legrand, porte-parole du collectif des parents de la métropole lilloise.

Selon ce collectif, qui a relancé le débat sur les rythmes scolaires, les chiffres de l’absentéisme sont « catastrophiques » dans la capitale des Flandres: « nous avons pu compiler le chiffre d’un tiers des écoles, via les PV des conseils. Le samedi, il y a 36% de présents en maternelle et 76% en élémentaire », a ajouté Mme Legrand à l’occasion d’une conférence de presse organisée samedi matin.

Selon ces parents d’élèves, le cours le samedi matin pose des difficultés pour les fratries (quand d’autres enfants n’ont eux pas classe le samedi comme au collège), pour les départs en week-end ou pour les familles recomposées avec des gardes d’enfants qui ne peuvent débuter le vendredi soir. En outre, l’absentéisme cause des pertes d’apprentissage.

Lors d’une conférence de presse vendredi, la maire de Lille Martine Aubry (PS) avait elle défendu le rythme scolaire actuel. « Nous avons choisi le samedi parce qu’à l’époque les pédagogues, les chronobiologistes, les enseignants, nous disaient qu’il n’y avait pas photo entre les deux. Les enfants, qui arrivent le lundi après avoir passé trois soirées à se coucher tard devant la télévision et surtout avec deux jours complets sans l’école, perdent souvent le lien. Et le lundi matin est quasiment une matinée pour rien », a-t-elle affirmé.

« Ce n’est pas une idéologie de la mairie, si les pédagogues avaient dit +c’est mieux le mercredi matin+, on aurait fait le mercredi matin », a-t-elle ajouté.

Les responsables du collectif espèrent que le Directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen) n’accordera plus la dérogation obtenue par la municipalité en 2014, valide trois ans. Il devrait apporter une réponse début mai, selon Mme Legrand.

Mme Aubry a elle demandé au ministère de l’Education nationale une « évaluation » portant sur le rythme scolaire, ainsi qu’une dérogation d’un an supplémentaire du régime actuel. « Le ministère est d’accord sur l’année supplémentaire à nous donner », a-t-elle dit.