François Fillon et Marine Le Pen « mettent le feu aux institutions de la République », a dénoncé vendredi la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem qui s’est dite « terrifiée par la légèreté et le cynisme » des deux candidats à la présidentielle.

« Je suis terrifiée par la légèreté et le cynisme avec lesquels François Fillon comme Marine Le Pen mettent le feu aujourd’hui aux institutions de la République, eux qui prétendent défendre la République, l’Etat de droit, l’institution judiciaire », a déclaré la ministre sur LCI.

« On y met le feu, on n’a pas peur que l’incendie se propage, c’est pourtant ce qui va se passer derrière, c’est-à-dire que demain vous allez avoir des citoyens qui, à leur tour, vont dire: +Je ne reconnais pas l’indépendance de la justice, je ne reconnais pas sa légitimité+ », a-t-elle poursuivi.

« Je trouve ça dramatique, extrêmement grave pour notre pays, et les gens à droite qui ont décidé de quitter le navire ont raison, et je leur rends hommage, parce qu’on ne peut pas ne pas tenir sa parole en République, on ne peut pas ne pas tenir sa parole devant les Français. François Fillon avait dit que s’il était mis en examen il ne se présenterait pas. La décence l’oblige à le faire aujourd’hui », a-t-elle affirmé.

« Il est en train de saborder son propre camp et en même temps d’affaiblir considérablement les institutions de la République, je trouve que c’est un sacré programme », a-t-elle insisté.

Najat Vallaud-Belkacem a également réaffirmé son soutien au candidat issu de la primaire socialiste Benoît Hamon.

« C’est un programme qui n’est pas classique. (…) Je pense que c’est bien d’avoir des ambitions et oui, je pense qu’il est applicable. C’est un projet qui a vocation à être complété, enrichi mais sur le principe j’aime beaucoup la façon de procéder. On ne s’interdit pas d’interroger des choses qui paraissent évidentes pour tous, comme le monde du travail, la transition écologique et en même temps, on protège les salariés, les citoyens (…). J’adhère à tout ça », a-t-elle déclaré.

« Quand on soutient un candidat, on n’est jamais d’accord à 100% avec l’ensemble de ses propositions, sinon on y va soi-même. La question est +Avec qui est-on le plus d’accord+ ? », a-t-elle ajouté, en affirmant: Hamon « n’a jamais fait douter personne de son appartenance à la gauche, et c’est ce qui m’importe »‘.