salle de classe © Christophe Fouquin - Fotolia

salle de classe © Christophe Fouquin – Fotolia

Alors que la campagne pour l’élection présidentielle bat son plein, le Cnesco (Conseil national d’évaluation des politiques scolaires), qui fête ses trois ans d’existence, publie 30 propositions, pour « améliorer l’éducation en France » et la « faire avancer ».

Thèmes abordés : la mixité sociale et scolaire, l’acquisition des fondamentaux, la formation des profs, la prévention des difficultés scolaires, ou encore l’enseignement professionnel, « grand oublié du quinquennat ».

Améliorer la mixité à l’école

Pour développer la « diversité » à l’école, le Cnesco propose d’intégrer « des objectifs de mixités » lors de la création de tout nouvel établissement, de « renforcer la mixité sociale dans les 100 collèges les plus ségrégués » (en se basant notamment sur l’exemple américain ou suédois, où sont mis en place des quotas de niveau scolaire), et de « compléter » l’éducation prioritaire par un déploiement du modèle d’allocation continue des ressources « plus fin, avec des critères nationaux définissant les moyens, du niveau académique aux établissements ».

Afin de favoriser une orientation « moins marquée socialement » et « plus efficace », le Conseil préconise d’appliquer le « principe d’équité » aux politiques d’orientation en développant un « crédit d’heures », accordées aux élèves boursiers pour leur orientation. Il conseille aussi de limiter la pré-orientation au collège, et de mettre en place un « véritable accompagnement pour la réussite » au BTS et en classes préparatoires, « sur le plan pédagogique et psychologique ».

« Pédagogie des fondamentaux » et différenciation

Pour prévenir les difficultés scolaires, « dès le plus jeune âge », le Cnesco met en avant des dispositifs déjà testés en Australie et dans les pays nordiques, qui permettraient selon lui « un meilleur suivi individualisé » des jeunes élèves, et donc une différenciation.

Parmi ces dispositifs : le « professeur des apprentissages fondamentaux », qui suit une même classe pendant 3 ans (du CP jusqu’au CE2), « et qui est spécialement formé à la pédagogie des premiers apprentissages ». Le Cnesco prône aussi la mise en place de classes CP-CE2 « à effectifs réduits » pour les élèves défavorisés, notamment en éducation prioritaire, et le développement du tutorat entre élèves.

Pour « faciliter l’apprentissage » des nombres et des calculs au primaire, le Cnesco préconise de mettre en place « un grand plan de formation en calcul mental et stratégies de résolution de problèmes « , ou encore d’implanter, dans « chaque école », un « enseignant ressource » en mathématiques.

Concernant l’apprentissage de la lecture, qui devrait être « continu » selon lui, le Conseil recommande de le préparer « dès la maternelle ». Il préconise aussi d’enseigner la lecture et la production de textes informatifs « dans tous les domaines disciplinaires ».

Ecole primaire en France, salle de classe / Licence CC Wikimedia / par Marianna

Ecole primaire en France, salle de classe / Licence CC Wikimedia / par Marianna

« Favoriser l’attractivité du métier » d’enseignant

A destination des profs, le Cnesco conseille de « sécuriser » l’entrée dans le métier, en garantissant pour les néo-titulaires, un « accompagnement très structuré » pendant les 2 premières années d’activité. Il recommande aussi « d’inscrire les politiques de recrutement dans la durée, en lien avec les besoins démographiques et les réformes décidées ».

Enfin, il préconise de « diversifier les profils » des candidats aux métiers de l’enseignement, en attirant des personnes « plus expérimentées », notamment via des actions visant à « conforter à mi-carrière des reconversions ».

« Améliorer l’enseignement professionnel »

Selon le Cnesco, un tiers des jeunes du secondaire sont scolarisés dans l’enseignement professionnel. « Mais 7 mois après l’obtention d’un diplôme sous statut scolaire, 57 % des titulaires d’un CAP et 46 % des bacheliers professionnels sont au chômage », indique le Conseil.

Pour remédier à cette situation, il préconise surtout de « garantir l’actualisation des diplômes » tous les 5 ans, afin de « répondre aux mutations économiques, à partir d’études sectorielles sur l’emploi, commandées à des organismes publics de recherche indépendants ». Il conseille aussi de concevoir un label « entreprise formatrice », qui permettrait de « valoriser les entreprises qui s’engagent dans une réelle dynamique de formation des jeunes » et de garantir à ces derniers « une formation de qualité ».