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Ecole de la Republique © NANCY – Fotolia.com

A moins de deux mois de l’élection présidentielle, Najat Vallaud-Belkacem n’a pas présenté une circulaire ou un décret sur les directeurs d’école, mais des “engagements” – destinés à “simplifier leurs tâches”.

“Les directeurs assurent des missions essentielles au bon fonctionnement de l’école, à l’accueil des élèves, aux relations avec les parents et à l’animation de l’équipe pédagogique”, rappelle la ministre de l’Education nationale dans un communiqué.

Constatant que “de nombreuses tâches administratives”, notamment la multiplication des enquêtes, “viennent alourdir” le travail des directeurs d’école et “les détournent de leur mission première d’animation pédagogique et d’organisation de l’école”, Najat Vallaud-Belkacem présente 16 engagements, regroupés en 6 axes : simplification des tâches administratives, qualité de vie au travail, allègement des sollicitations, circulation de l’information, outils numériques nationaux, formation et accompagnement. 

Selon le ministère, ces 16 engagements seront “opérationnalisés” dans les académies et des départements “qui devront simplifier les tâches des directeurs d’école”.

Simplifier les tâches administratives et alléger les « sollicitations » des directeurs

Pour améliorer la “qualité de vie” au travail des directeurs, Najat Vallaud-Belkacem, s’engage à “sensibiliser les maires à la démarche de simplification des tâches administratives au profit d’un fonctionnement efficace des écoles”.

Ecole primaire en France, salle de classe / Licence CC Wikimedia / par Marianna

Ecole primaire en France, salle de classe / Licence CC Wikimedia / par Marianna

Afin “d’alléger les sollicitations” des directeurs d’école, la ministre s’engage à déployer, en 2017, le portail web ORQUESTRA, un “outil de pilotage” des enquêtes départementales et nationales, et à réduire le nombre de ces enquêtes, au niveau des rectorats, des DSDEN et des acteurs académiques.

En ce qui concerne la formation et l’accompagnement, Najat Vallaud-Belkacem s’engage enfin à améliorer le système de tutorat organisé dans chaque département, au cours de la première année d’exercice et de la prise de fonction du directeur.

Le ministère promet aussi la mise à disposition, dans les académies, d’un parcours M@gistère, ainsi qu’une “aide de premier niveau”, sous la forme d’une “carte des expertises” ou d’un “pôle dédié”.

Vers un statut de directeur d’école ?

Ces 16 engagements de l’institution ne semblent pas convaincre le SE-Unsa, même s’il salue l’initiative. Selon lui, la “charte” du ministère “vient compléter“ plusieurs réformes du quinquennat, que sont le renforcement des temps de décharge de service, l’augmentation du régime indemnitaire et le dispositif de simplification des tâches.

“Le ministère reprend à son compte, en l’amplifiant, une initiative du collectif (SE-Unsa, SIEN-Unsa, Sgen Cfdt et GDID) qui travaille depuis des mois sur cette question, démontrant que le dialogue social peut avoir quelques vertus”, concède Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat.

Mais pour le SE-Unsa, si “l’intention est louable”, la “question de fond” demeure : celle de “l’effectivité de la mise en œuvre locale” de ces 16 engagements. Au-delà de ce “texte nécessaire”, l’Education nationale “doit favoriser toute action visant à limiter les activités administratives devenues trop chronophages”, écrit Christian Chevalier.

Mais surtout, pour le secrétaire général, le gouvernement devrait “aborder, enfin”, la réflexion “indispensable” sur la “structuration actuelle de l’école et son statut” – à commencer par la création d’un statut d’établissement public de premier degré, ainsi que d’un statut de directeur, qui lui permettraient de “se recentrer sur le cœur de son métier, à savoir l’animation pédagogique des équipes”.