© maciek905 – Fotolia

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Dans un communiqué de presse publié mardi 28 février, Thierry Mandon, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, « a chargé Etalab d’apporter son appui et son expertise en matière d’ouverture des données et des logiciels publics pour accélérer la dynamique en cours sur la plateforme Admission Post-Bac ».

Lancée en 2009, Admission Post-Bac est une plateforme visant à simplifier les démarches d’inscription des lycéens dans l’enseignement supérieur. L’année passée, elle avait été critiquée par une association de lycéens, à cause de son algorithme de sélection des candidats dans les formations non sélectives à capacité d’accueil limitée.

Un algorithme incompréhensible

En avril 2016, l’association Droits des lycéens dénonçait en effet « l’illégalité » de ce système d’orientation pour les bacheliers. Les modalités avaient été jugées « extrêmement opaques », voire « illégales ». Dans un article publié sur village-justice.com, les avocats Jean Merlet-Bonnan et Camille Valdes signalaient ainsi que « la procédure de sélection par tirage au sort effectuée par l’application APB méconnaît les dispositions du code de l’éducation ». En réponse, le gouvernement avait publié en juin l’algorithme de la plateforme.

La Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) avait donné suite en octobre en communiquant un document de 20 pages avec « le code source de l’algorithme du portail Admission Post-Bac pour le traitement des candidatures sur les formations non sélectives ». De nombreuses critiques s’en étaient suivies, estimant le document totalement illisible et incompréhensible. « Le ministère a rendu un service minimum et n’a pas tenté des efforts de clarification », estimait Guillaume Ouattara, étudiant ingénieur, sur son blog hébergé par Le Monde.

« Prendre le taureau par les cornes »

C’est donc dans un souci de transparence que Thierry Mandon a missionné Etalab, service gouvernemental qui « coordonne les actions des administrations de l’État et leur apporte son appui pour faciliter la diffusion et la réutilisation de leurs informations publiques » : « Être transparent implique le risque de donner à voir des dysfonctionnements qui sont aussi le fruit d’un historique. Mais à un moment, notre responsabilité politique est de prendre le taureau par les cornes et de dire « Oui, nous avons besoin de mettre les choses à plat, et oui, il faut le faire devant et avec les citoyens précisément parce qu’ils vont nous y aider ». C’est aussi cela l’intelligence collective et la démocratie participative », explique le secrétaire d’État dans le communiqué de presse.

L’objectif est donc « de rendre l’algorithme principal et certaines données d’A.P.B accessibles » au grand public. Le secrétaire d’État souhaite ainsi faire de la plateforme « un logiciel ouvert dans les règles de l’art le plus rapidement possible ».

En attendant, les élèves ont jusqu’au 20 mars à 18h pour ajouter et retirer leurs voeux post-bac pour la rentrée 2017.