Rosemonde Doignies

Rosemonde Doignies

L’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) du ministère de la Justice lance la 10e édition de sa classe préparatoire intégrée au concours d’éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Pouvez-vous nous en dire plus sur l’ENPJJ et sur sa classe prépa ?

Adossée au Réseau des Ecoles de Service Public (RESP), l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) est l’une des 4 écoles du ministère de la Justice. Elle est spécialisée à la fois dans les formations statutaires et continues des agents de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Elle assure de nombreuses actions de formations pluri-institutionnelles, ouvertes à l’ensemble des acteurs de la protection de l’enfance. Elle développe également des activités de recherche, de documentation et d’édition, en appui des pratiques professionnelles dans le champ de la jeunesse en difficulté. Implantée sur l’ensemble du territoire national, au plus proche des lieux de pratiques professionnelles, l’ENPJJ est constituée d’un site central (installé à Roubaix), de 9 pôles territoriaux de formation et de deux missions ultramarines.
Concernant la CPI (classe préparatoire intégrée), une campagne d’information sur le dispositif est lancée auprès des partenaires institutionnels dans le champ large de l’insertion (publics étudiants – missions locales – pôle emploi – délégués du Préfet / égalité des chances par exemple). Le dossier d’inscription est disponible –  du 15 février au 9 mai 2017 –  sur le site du ministère de la justice et de l’ENPJJ.
Conformément aux engagements pris par le Gouvernement lors du comité interministériel égalité/citoyenneté du 6 mars 2015, la CPI poursuit comme objectif majeur la diversification des recrutements au sein de la fonction publique. Pour ce faire, à l’ENPJJ et dans l’objectif de maximiser la réussite au concours d’éducateur de la PJJ, 3 axes de travail structurent cette préparation :

  • Des apports méthodologiques en vue de l’épreuve écrite – d’admissibilité
  • Un étayage en culture générale en lien avec l’entrée dans la fonction publique, l’institution PJJ et le métier d’éducateur
  • Une réflexion sur le parcours personnel et professionnel en vue des épreuves orales – d’admission

Sur quels critères sont sélectionnés les élèves ?

Les critères sont ceux qui permettent aux élèves de prétendre aux épreuves du concours externe d’éducateurs PJJ à savoir :

  • Posséder la nationalité française ou être ressortissant de la Communauté européenne
  • Jouir de leurs droits civiques
  • Ne pas avoir de mentions portées au bulletin n° 2 de leur casier judiciaire qui seraient incompatibles avec l’exercice de ces fonctions
  • Se trouver en position régulière au regard du code du service national
  • Être détenteur d’un diplôme de niveau III (BAC + 2) ou être père et mère de 3 enfants ou sportif de haut niveau.

Par ailleurs, en raison des objectifs visés par ce dispositif, les critères suivants sont aussi pris en compte :

Comment est née l’idée de créer une classe préparatoire intégrée au concours d’éducateur de la PJJ ?

La CPI de l’ENPJJ est une réponse à la mise en œuvre des classes préparatoires intégrées dans la fonction publique suite aux décisions prises en 2008. L’enjeu de ce dispositif réside dans l’objectif général de la diversification des recrutements dans la fonction publique.

Formation © kasto - Fotolia.com

© kasto – Fotolia.com

Au sein de l’ENPJJ, comment est organisée la formation ?

Les 35 élèves admis à la CPI, par dossier et entretien, feront leur rentrée le 4 septembre 2017. Ils bénéficieront d’une formation en présentiel, au site central de l’ENPJJ à Roubaix, d’une durée totale de 15 semaines (13 semaines de septembre à décembre et 2 semaines en mars/avril) et de 5 semaines en distanciel  (e-learning) en janvier et février.

Par ailleurs, durant la phase de regroupement à Roubaix, l’hébergement et la restauration sont prises en charge par l’ENPJJ ainsi que les déplacements entre le domicile et l’Ecole lors des convocations (y compris ceux issus des Dom-Tom). Les candidats pourront demander l’allocation pour la diversité, attribuée sous conditions.

relation prof élèves

© Igor Mojzes – Fotolia.com

Les élèves qui intègrent cette classe prépa, souhaitent donc devenir éducateur de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Quels sont concrètement son rôle et ses missions ?

Lorsqu’un mineur commet un acte de délinquance, et sur décision d’un magistrat, les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) s’engagent dans sa prise en charge éducative. Sur le terrain, ils mettent en œuvre les mesures éducatives dans le milieu de vie habituel des jeunes, dans les lieux de placement de la PJJ (établissement de placement éducatif, centre éducatif renforcé ou centre éducatif fermé) ou en détention. Il est pour le jeune un repère en vue d’une réinsertion solide et durable dans les dispositifs de droit commun. Il élabore avec lui un projet individuel, il accompagne l’adolescent dans la construction de son identité citoyenne et l’aide également à mieux comprendre les décisions de justice. L’éducateur de la PJJ a une mission d’insertion et de prévention de la récidive. Il travaille au sein d’une équipe pluridisciplinaire (directeurs de service, assistants de service social, psychologues, responsables d’unités éducatives, infirmier(ère). Il peut être amené à réaliser des mesures d’investigation éducative au sein de la famille du jeune et ainsi aider le magistrat dans sa prise de décision. Plus largement, il intervient avec les différents acteurs de la justice des mineurs pour apporter les solutions adaptées à la situation de chaque jeune.

Plus largement, qu’est-ce que la protection judiciaire de la jeunesse ?

La direction de la protection judiciaire de la jeunesse est une direction du ministère de la Justice. Sa mission première est la prise en charge éducative des mineurs sous protection judiciaire. Les professionnels de la PJJ interviennent en effet à la suite d’une décision de justice au civil et au pénal, en investigation et en action éducative. Ils mettent en œuvre les décisions des tribunaux pour enfants au sein des établissements et services du secteur public ou du secteur associatif habilité. Plus largement, la direction de la protection judiciaire de la jeunesse contribue à la rédaction des textes qui concernent la justice des mineurs.