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Richard Mazurier, en préparation de l’agrégation de mathématiques à l’UPMC :
« Dès le début de l’année, il faut être très attentif en cours (80% du travail de fait). A plus d’un mois du concours, il faut surtout continuer d’aller en cours pour éviter de se mettre en retard pour les oraux (60% de l’épreuve). Personnellement, pour réviser, j’essaie de faire un écrit, deux développements par semaine et de relire mes fiches. Le plus important est de dormir suffisamment, et, en conséquence, éviter de sortir tous les soirs ou de jouer aux jeux vidéo jusqu’à 4 h du matin. J’essaie d’organiser mon travail de manière à pouvoir dormir assez et préparer des développements utiles pour les écrits, par exemple : la transformée de Fourier-Plancherel pour réviser Fourier. Ce qui est également important, c’est de reprendre les bases de L1-L2, il n’y a pas pire sentiment que de ne pas savoir prouver une inégalité de convexité vue en L1 pendant un écrit. En bref, je revois les bases et alterne algèbre, analyse et un peu de probabilités. »
Pauline Barzman, en préparation de l’agrégation de lettres modernes à l’Université Paris-Sorbonne :
« A un mois du concours, il est facile de céder à la panique. L’une des priorités est de prendre de la distance, et d’accepter parfois de mettre le travail de côté pour se reposer, se libérer l’esprit. Admettre aussi le fait que l’on ne pourra pas tout savoir, et consolider ce que l’on sait déjà plutôt que de chercher l’exhaustivité à tout prix. Pour ma part, je m’organise beaucoup en fonction des entraînements qui sont proposés par les professeurs. La difficulté est de parvenir à hiérarchiser les urgences, car certaines épreuves réclament beaucoup de travail alors même qu’elles rapportent peu de points. Il me semble nécessaire aussi de travailler en groupes, de mettre en commun ses notes et ses fiches, car le temps de préparation est trop court pour tout lire de soi-même. Le jour du concours, une part d’arbitraire subsiste : si l’on ne peut pas deviner à l’avance le sujet et être certain de tomber sur une notion que l’on maîtrise parfaitement, il est néanmoins possible de se donner les moyens de réussir en arrivant en forme et dans un bon état d’esprit. C’est aussi quand je me détends que je me prépare. Alea jacta est ! (les dés sont jetés !) »

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Rafael Stuhrenberg, en préparation de l’agrégation d’allemand à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle :
« S’il est vrai que le stress augmente un peu à l’approche des concours, cela permet néanmoins de se motiver. Jusqu’à maintenant, je n’ai fait qu’assister aux cours et ne travaillais pas à la maison. Maintenant, avec un ami allemand, qui suit également la préparation, nous travaillons ensemble le lundi et mardi sur les sujets du programme. Le samedi et le dimanche sont consacrés au vocabulaire et à la traduction. Le fait de se préparer avec une personne bilingue facilite grandement le travail : J’apprends de nouveaux mots, je corrige ma prononciation… D’autant que l’apprentissage d’une langue requiert un temps de préparation conséquent et nous savons pertinemment, qu’à la fin, il y aura toujours des mots inconnus… Le jour du concours, nous pouvons tomber sur un mot ou une phrase que l’on n’arrive pas à traduire, et c’est là que ça devient embêtant ! Je pense néanmoins qu’il faut prendre du plaisir dans les révisions et constamment croire en sa bonne étoile… »
Nadir Basille, en préparation de l’agrégation de philosophie à l’université Paris-Sorbonne :
« La préparation de l’agrégation (surtout ce qu’on appelle « la dernière ligne droite ») est assez éprouvante : on veut combler les lacunes et on finit par avoir l’impression qu’on n’a que des lacunes. Ce qui me paraît bien, c’est de faire un peu de par cœur tous les jours : citations d’auteurs importants, plans des œuvres au programme… J’ai tendance à moins me rendre en cours et à me fixer mon propre programme quotidien, ce qui est aussi une bonne manière de se rasséréner : cela permet de mesurer sa progression et de savoir quand sa journée est finie. Mais j’ai compris cette année que la méthode, au fond, prime sur le contenu : en s’astreignant à un certain nombre d’étapes à suivre pour les deux compositions comme pour le commentaire de l’écrit, on peut toujours s’en sortir. C’est ce qui fait que je me sens relativement « prêt », car j’ai appris à mettre mes connaissances au service de cette « méthode. »
Francis, en préparation de l’agrégation de mathématiques à l’Université Paris Diderot :

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« Il y a tant de choses à faire : s’entraîner aux 2 épreuves écrites – mathématiques générales (MG) et analyse et probabilités (AP) -, préparer les 70 leçons d’algèbre et géométrie (AG) et d’analyse et probabilités (AP), pour lesquelles nous devons proposer 2 développements chacune, et se préparer à l’épreuve de modélisation (compréhension de texte et programmation informatique). Avec mes camarades de promotion, nous planchons toutes les 2 semaines sur une épreuve écrite sortie des annales. Nous suivons aussi des cours/TD/TP balayant l’ensemble du programme du concours. Mais surtout nous préparons à tour de rôle des leçons seul ou à deux, ce qui nous permet de prendre de l’assurance pour les épreuves orales. Au-delà de la formation, nous discutons entre camarades et nous nous échangeons les bons tuyaux, des références internet et papier. Nous avons aussi le souhait de nous entre-aider de manière plus large. Comme par exemple en créant une page Google Doc où nous listons nos développements en fonction des leçons. Il y a aussi la préparation individuelle. Pour ma part, j’aime bien travailler à la bibliothèque seul, car j’y trouve facilement les références livres que je recherche. Je me fais aussi un planning de révision pour savoir précisément ce que je dois faire. S’organiser, c’est aussi gérer le sommeil et le stress. J’ai justement prévu de ne rien faire en math la veille du concours et de penser à autre chose. Enfin, il faut prévoir le transport et le logement pour être prêt le jour J – j’ai la chance d’habiter près de la maison des examens pour les écrits, mais il va falloir s’organiser pour les oraux qui auront lieu à Lille. »
« Il va de soi qu’un travail intense et régulier est indispensable. J’ajouterais néanmoins que le travail doit être stratégique : bien qu’il s’agisse d’une compétition, le travail de groupe doit être privilégié, car c’est au sein d’un groupe qu’on peut, entre autres, multiplier les entraînements aux épreuves, et en particulier à l’oral, en se mettant en situation. Néanmoins, un bon état d’esprit est aussi important que le travail : la confiance en soi est une clé essentielle du succès. Le concours n’est accessible qu’à condition qu’on cesse de contempler l’agrégation comme un graal inatteignable. En particulier, j’insisterais auprès des étudiants qui convoquent certaines inégalités sociales pour expliquer leur peur de l’échec : les déterminismes sociaux existent, certains étudiants sont favorisés, mais ce ne sont pas toujours ceux qui réussissent le mieux ! »
« Voici les conseils que je donnerais aux agrégatifs :
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