En 2016, la Depp a dévoilé le salaire moyen des enseignants – 2460 euros (net) mensuels. Un chiffre qui a rendu beaucoup de profs sceptiques. Nous avons alors tenté de nous rapprocher de la réalité, en examinant les salaires médians, établissant que le salaire net des enseignants était de 2328 euros. Mais même là, des commentaires nous indiquaient que nous restions « très loin de la réalité ».
C’est pourquoi nous vous avons lancé un appel, et récolté les fiches de paie de 98 enseignants. Voici en infographie le « réel » salaire de ces profs.
Un grand écart entre secondaire et primaire
Nous avons d’abord comparé les salaires moyens des enseignants selon leur corps et leur échelon. Vous pouvez constater que l’écart entre les PE et les profs du secondaire est important ; que les profs documentalistes ont au départ un revenu mensuel proche de celui des enseignants certifiés, mais que ne touchant pas l’ISOE (indemnité des enseignants du secondaire), l’écart se creuse ; et aussi que le salaire net mensuel des profs agrégés est 25 à 30% supérieur à celui des certifiés.
Nous avons aussi trié les salaires net des enseignants, par corps, en isolant les premiers (D1) et neuvièmes déciles (D9) des distributions de salaires, ainsi que les médianes, qui correspondent aux salaires médians.
Un salaire médian de 1990 euros net
En nous basant sur les données de 98 enseignants, nous n’avons pas la prétention de refléter la réalité des 717.500 enseignants du secteur public, mais il est possible de dégager une tendance. Le salaire médian des enseignants qui ont accepté de répondre à notre appel atteint 1990 euros (net) – 1423 pour le premier décile, 2219 pour le neuvième.
Chez les PE, le salaire médian est légèrement inférieur (1934 euros), quand celui des enseignants certifiés est un peu plus élevé (2000 euros net). Mais ce n’est rien en comparaison du salaire médian des agrégés, qui atteint 2500 €.
A noter que les profs docs ont un salaire médian inférieur à celui des certifiés, et finalement peu supérieur à celui des profs des écoles – 1970 euros net. Enfin, les formateurs TICE du premier degré, qui ne touchent pas l’ISAE (indemnité des enseignants du primaire), ont un revenu légèrement inférieur à celui des PE (1808 euros).
Un prof agrégé hors classe au dernier échelon donc en fin de carrière gagne plus de 4200 euros. Le graphique est bidon.
Après il faudrait comparer en pondérant par le nombre d’élèves. Un prof agrégé en histoire va croiser des centaines d’étudiants. Un prof agrégé d’allemand….j’ai connu un effectif de 45 pour les trois années de licence. Bilan certains profs sont très bien payés mais d’autres pas.
Il serait fort intéressant d’évaluer le salaire net par heure de travail, disons vers 40 ans. On se rendrait compte d’énormes disparités. Agrégé de maths retraité, j’ai exercé en lycée, en collège et dans le supérieur. Je vous garantis que, si l’on ramène à l’heure de travail réel, je gagnais moins en lycée après 2000 qu’en collège d’avant 2000.
J’ai calculé que, si mon épouse et moi-même avions été payés à l’heure de travail réel exactement comme certains collègues qui n’ont pas de copie et très peu d’heures de préparation hors établissement, eh bien l’EN nous devrait aujourd’hui, grossièrement, entre 1 et 2 millions d’Euros.
Vos compétences pédagogiques sont limités
Je pense inutile de polémiquer sur le fond tellement la forme laisse à désirer.
Comment remettre en cause de manière crédible les chiffres officiels en partant d’une étude réalisée sur 98 enseignants ? Qui plus est, des personnes volontaires pour exprimer leur désaccord.
Même si l’article fait part du peu de représentativité de l’échantillon (c’est le moins que l’on puisse dire), l’effet de ce genre de publication ne peut être que délétère vis à vis des enseignants.
Quels scientifiques, et il y en a dans l’éducation nationale, oseraient publier de tels chiffres ?
Les professeurs documentalistes ne perçoivent pas l’ISOE mais à titre personnel aller à des conseils de classe ou rencontrer les parents ne me paraît pas illégitime. En outre nous n’avons pas la possibilité d’avoir des heures supplémentaires et il est très difficile pour un prof doc d’être professeur principal. Notre statut est loin d’être satisfaisant.
Comment expliquez-vous ce différentiel ATICE / PE sur D9 ?
Un PE touche l’ISAE, pas un ATICE et il est strictement au même régime qu’un PE en dehors de cette indemnité. Vous le dites dans votre article et publiez une infographie qui contredit le contenu de l’article…
Le problème c’est que beaucoup de lecteurs se contenteront de l’image et pas du texte…
Si votre méthodologie c’est de juste faire quelques additions sur les quelques bulletins que vous avez consultés, pour faire du « réel », ça n’a pas plus de signification que les chiffres de la Depp.
Quel est votre méthode de calcul? Combien de bulletins/personnels? Méthode de redressement?
Merci VousNousIls pour cette mini-enquête dans laquelle je me retrouve enfin !
Il est absurde de mettre dans la même catégorie des professeurs de lycée « très pointus » (mais submergés de copies dans des classes à 35) avec des personnels qui n’ont ni copies ni préparations de cours, comme les documentalistes, les CPE, certains enseignants, etc.
Il serait beaucoup plus pertinent de ventiler PAR CATÉGORIES ayant des contraintes et obligations clairement distinctes, en séparant bien les profs d’EPS, les CPE-DOCS-COP, le primaire, les enseignants « à copies » en collège, en lycée-prépas, en précisant à chaque fois le nombre d’élèves et le salaire PAR HEURE DE TRAVAIL EFFECTIF (que ce soit en face d’élèves, de parents, au bureau ou à la maison).
Il ne faudrait pas non plus oublier les pénibles conditions de mutation des professeurs de lycée, souvent balancés à l’autre bout de l’Hexagone pendant leurs 15 premières années de carrière, j’en sais quelque chose.
Ce tableau doit être observé à la lumière d’une autre réalité : Par le biais des intégrations des instituteurs dans le corps des Professeurs des écoles, la carrière depuis 1991 des professeurs des écoles a été ralentie : ceux ayant passé le concours, se retrouvant à chaque échelon en concurrence avec des anciens instituteurs au barème beaucoup plus élevé, n’ont jamais accédé au grand choix. Les anciens instituteurs accédent eux aux échelons de professeurs des écoles après une carrière longue (cf. intégration défavorable). Autrement dit: les enseignants du premier degré ont eu longtemps une carrière très ralentie par rapport à ceux du second degré., d’autant que les taux de passage à la hors classe ne sont pas les mêmes du tout; Il aurait don cété intéressant d’avoir un tableau de la rémunération en fonction de l’ancienneté et non de l’échelon : écarts accrus garantis.
rien ne justifie l’écart de salaire entre certifié et agrégé.
en effet le certifié doit 18h alors que l’agrégé ne doit que 15h voire beaucoup moins dans le supérieur. leur statut est donc déjà intégré dans leur service hebdomadaire alors pourquoi les rémunérer plus.
et que dire des agrégés dans les collèges qui assurent le même service qu’un certifié mais en comptabilisant 3 heures sup (18-15) alors que leur salaire de base est déjà supérieur de 25% à celui d’un certifié.
Etant enseignant je me permets de réagir sur ces chiffres. Le graphique ne révèle en rien le salaire d’un enseignant étant donné qu’il se fixe seulement sur la classe normale (et visiblement sans les primes qui représentent une partie non négligeable du traitement).
Prenons l’exemple d’un certifié échelon 10, effectivement la grille indique environ 3000 € brut (sans les primes) ce qui semble cohérent avec les 2300 € net. Il faut cependant savoir que la majorité des enseignants atteignent la hors classes et peuvent ainsi avoir d’autres échelons permettant à la rémunération de monter à 3800 € brut (sans les primes) il n’est donc pas interessant d’étudier un graphique seulement sur la classe normale et sans les primes et surtout sur 98 enseignants ..