La justice a relaxé mardi un ex-enseignant du lycée musulman Averroès de Lille poursuivi pour avoir fait état de dérives islamistes au sein de l’établissement dans une tribune publiée dans Libération.
Le tribunal correctionnel de Nanterre a également relaxé Laurent Joffrin, poursuivi en tant que directeur de la publication de Libération.
« C’est de la polémique, pas de la diffamation. Sans ça, il n’y a plus possibilité de s’exprimer », avait estimé le procureur à l’audience, en octobre.
Soufiane Zitouni, professeur de philosophie, avait publié le 6 février 2015 une tribune dans Libération intitulée « Pourquoi j’ai démissionné du lycée Averroès », dans laquelle il décrivait le premier établissement privé musulman sous contrat avec l’Etat comme « un territoire +musulman+ » dans lequel était diffusée « de manière sournoise et pernicieuse une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme ».
« Il y a un réel projet politique de créer de plus en plus d’établissements estampillés UOIF (Union des organisations islamiques de France, NDLR) qui vont proposer cette conception de l’islam », avait expliqué à la barre M. Zitouni, qui exerce aujourd’hui dans un établissement catholique. « J’ai voulu exprimer publiquement cette opinion pour participer à un débat public d’intérêt général ».
Egalement poursuivi, Mohamed Louizi, un ancien proche de la direction du lycée, qui avait repris les critiques contre l’établissement sur son blog et fait état de « menaces » et d' »enfants pris en otage avec un seul discours idéologique », a lui aussi été relaxé.
M. Louizi, qui a appartenu de l’âge de 13 à 28 ans aux Frères musulmans, avait dénoncé un double discours modéré devant les médias mais fondamentaliste dans la pratique, affirmations balayées par la direction du lycée.
Les prévenus relaxés se voient accorder une indemnité de 5.000 euros chacun au titre des frais de justice.
A la suite de l’affaire, le rectorat avait rédigé un rapport d’inspection dans lequel il estimait que, si le lycée respectait « globalement » les termes de son contrat avec l’Etat, il existait toutefois une confusion entre enseignement d' »éthique musulmane » et philosophie.
En mai, la cour d’appel de Douai avait confirmé une première condamnation de Soufiane Zitouni pour diffamation, sur la base de courriels envoyés à plusieurs de ses collègues dans lesquels il tenait des propos similaires à ceux tenus dans sa tribune. Il a formé un pourvoi en cassation.
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