
2 Boy Using Smartphone / natureaddict / Pixabay / Licence CC
Aujourd’hui, 6 février, a lieu la journée mondiale sans téléphone portable. Durant 3 jours, chacun est invité à réfléchir à l’usage qu’il fait des smartphones. Il faut en effet savoir que, selon une étude du cabinet Deloitte, 77% des français possèdent un téléphone mobile intelligent, et le consultent 26 fois par jour en moyenne. Un chiffre qui double chez les jeunes de 18-24 ans.
Mon portable, c’est ma vie
Qu’en est-il des adolescents ? Selon le Credoc, qui a réalisé une enquête en 2015, 93% des 12-17 ans possèdent un téléphone portable. Et d’après une étude du Pew Research Center, le pourcentage d’adolescents équipés d’un smartphone (appareil portable intelligent) est de 73%.
Quel usage les adolescents font-ils de leurs appareils ? Selon le livre de deux journalistes du Nouvel Obs, « Portables, la face cachée des ados », collégiens et lycéens utiliseraient leurs appareils mobiles d’une « façon compulsive », pour regarder des vidéos, faire des selfies ou échanger avec leurs amis – principalement sur les réseaux sociaux Snapchat et Facebook.
D’après les journalistes, qui ont interrogé des centaines de familles et d’adolescents, un parent sur deux se déclare » incapable de dire combien de temps passe son enfant sur son smartphone, ni ce qu’il y fait ». La même phrase revient finalement dans la bouche des adolescents rencontrés : « Mon portable, c’est ma vie, il y a tout dedans ! »
Les ados rivés à leur smartphone… même en cours
En classe, les collégiens couperaient rarement leurs smartphones, même quand il n’est pas autorisé : ils l’utilisent pour prendre le cours ou l’enseignant en photo, ou encore pour tricher.
« La principale technique de triche consiste à cacher l’appareil entre ses cuisses et à y jeter un coup d’œil en cas de besoin. Si le prof passe entre les rangs pendant l’interro, il suffit de serrer les jambes. Les élèves les plus aventureux vont jusqu’à enregistrer le cours et se le repassent discrètement pendant l’examen avec les écouteurs planqués dans le creux de leurs mains », écrit Céline Cabourg, dans « Portables, la face cachée des ados ».
Enseignants, avez vous participé avec vos élèves à cette journée sans portable ? Vos témoignages sont les bienvenus !
Ce moment de haine quand t’arrives au lycée/collège et que tu vois que t’as oublié ton portable et vas devoir survivre sans toute la journée
— Léa (@Lea_mstramgram) 3 octobre 2012
Le CVC du collège Beatus Rheanus et l’équipe organisent une journée sans téléphone portable le 6 février. Parents et jeunes sont mobilisés. pic.twitter.com/gRaMEsBRfW
— Davlc Strasbourg (@DavlcStrasbourg) 2 février 2017
Je suis Principal de collège dans l’académie de Toulouse. Cette année, après une longue préparation auprès des enseignants, des élèves et des familles, nous avons adopté la règle de l’interdiction totale des smartphones dans toute l’enceinte du collège durant toute la journée (notre avenant au règlement intérieur a, au préalable, été validé par le service juridique du Rectorat).
Et cela marche : 3 ou 4 contrevenants seulement depuis septembre (qui ont aussitôt reçu une sanction, sans confiscation du smartphone -La confiscation étant, elle, non réglementaire – ) et aucune réclamation des parents.
Dans la cour, nos élèves parlent, jouent, se détendent, se chamaillent, …
La « dé-mobilisation » des élèves sur le temps scolaire, c’est possible, et c’est évidemment bénéfique !