Ils avaient entre 16 et 23 ans, garçons et filles de bonne famille sans histoires: 12 jeunes gens sont jugés à huis clos à partir de lundi devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, pour une soirée d’Halloween qui s’est terminée par la mort d’un homme de 78 ans.

Le 31 octobre 2014, dans une zone pavillonnaire de Mimet, près d’Aix-en-Provence, des jeunes s’amusent. Bruits de scooters, pétards, fusées, ils ont l’habitude de se réunir sous un abribus à proximité du domicile de Jean Jelencik.

Ils provoquent régulièrement le septuagénaire, avant de s’enfuir en courant dès que le vieux monsieur sort de chez lui, parfois armé d’un fusil ou d’un bâton pour effaroucher le groupe. Mais ce soir-là, deux jeunes filles restent au milieu de la route et une échauffourée éclate entre ces deux cousines et Jean Jelencik.

Deux garçons, le petit ami d’une des deux filles et un copain, volent à leur secours. Coups de pied, coups de poing, la victime chute au sol et subit un déchaînement de violences.

Dans le box de la cour d’assises, prendront place neuf garçons et trois filles, dont sept étaient mineurs au moment des faits. Seuls quatre d’entre eux sont jugés pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, en réunion, tandis que huit autres répondent du seul délit de non-assistance à personne en danger.

Ce n’est en effet que vingt minutes après avoir abandonné au milieu de la chaussée la victime inconsciente et « faisant des bruits bizarres » que les secours avaient été prévenus anonymement depuis une cabine téléphonique de Gardanne.

Décrit comme acariâtre par les uns, « ne se laissant pas faire » par d’autres, Jean Jelencik est décédé 18 jours plus tard d’un oedème cérébral. Me Christophe Bass, avocat de la famille de la victime, se dit « sidéré par cette violence insensée, déchaînée, incontrôlable ».

Au terme d’une enquête qui avait débuté avec des images de vidéosurveillance, les accusés ont, peu ou prou, reconnu les faits.

Seul celui qui a porté les coups de pied les plus violents comparaît détenu. Fils d’un père chef d’entreprise et d’une mère enseignante, cet élève d’un lycée professionnel de Montpellier –âgé de 16 ans le jour du drame– a passé son Bac en prison.

Son défenseur, Me Jean-Louis Keita, souhaite que la cour d’assises lui accorde l’excuse de minorité ce qui fera passer le maximum de la peine encourue de vingt à dix ans de réclusion criminelle. L’avocat qualifie l’acte d' »isolé, non réfléchi, chez un adolescent qui s’éveille à la vie, à l’amour et devient fou en voyant sa copine agressée ».

Le verdict est attendu vendredi.