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Anatole Bernet, en 2ème année de classe préparatoire littéraire (khâgne) à Le Chesnay :
« Pour ma part, ma seconde année de classe prépa littéraire se déroule bien. J’ai tiré profit de mes erreurs de première année pour m’organiser plus efficacement dans mon travail. Je suis beaucoup plus motivé et travaille régulièrement pour ne pas avoir de retard dans les cours. C’est une année difficile qui requiert beaucoup de temps. Impossible donc d’avoir un emploi à côté contrairement à l’université ! J’évite aussi d’être en permanence en stress : ça ne me rend clairement pas service vis-à-vis des examens. Pour décompresser, je revois, le week-end, des amis de longue date. Ça me permet de parler d’autre chose que du travail. Pendant ma période de révision, je fais des fiches. Je consacre les deux ou trois soirées avant chaque DST pour réviser et approfondir la matière en question. J’aménage aussi des moments de pause ni trop longs ni trop courts (sans culpabiliser) pour pouvoir mieux repartir à l’attaque. Mais il est clair qu’en prépa, ce n’est pas en dessous de deux heures par jour de travail personnel. Il faut savoir tenir le coup ! A la fin de l’année, tous les élèves passent le concours de la BEL (Banque d’Etudes Littéraires) qui permet notamment d’intégrer l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, eldorado des études littéraires. Il est très sélectif et fait intervenir des épreuves très variées : philosophie, français, langues, histoire, géographie et spécialité. Mais cela ne nous empêche pas de tenter chacun en parallèle d’autres grandes écoles. »

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Emma Vallejo, en 2ème année de classe préparatoire aux concours des écoles supérieures d’art (Les Arcades) à Issy-les-Moulineaux :
« La classe prépa des Arcades permet de concevoir un dossier en quelques mois, pour intégrer une école supérieure d’art en France ou à l’étranger. Nous avons des cours de volume, dessin, photo, design, couleur, vidéo, histoire de l’art. C’est surtout une année dédiée à la recherche, à l’expérimentation dans tous les domaines artistiques. C’est beaucoup de travail ! Les cours se déroulent toute la semaine de 9h30 à 16h30, à quoi il faut ajouter les heures de travail personnel, les visites d’expo…. Pour ma part, comme je ne dissocie pas mon travail en prépa et ma « vie à l’extérieur », je n’ai pas vraiment de moyen de décompresser. J’essaye d’enrichir mon travail avec toutes les expériences que je vis (lectures, cinéma, voyages, ballades, sorties entre amis, etc…). Nous sommes justement en ce moment en pleine période où les concours des écoles commencent : je pars dès ce soir à Amsterdam pour tenter le concours de la Rietveld Academie. À l’approche de ces derniers (il nous est conseillé d’en tenter au moins 6), c’est surtout beaucoup d’organisation, bien gérer les deadlines et l’envoi de son dossier. »
Philippine Renaudin, en 2ème année de classe préparatoire scientifique (PC*) au lycée Georges Clémenceau à Nantes :
« Etudiante en 2ème année, j’aborde avec beaucoup plus de sérénité les khôlles et DS (devoir surveillé). On prend en général du recul sur ce genre d’exercice et on apprend à abaisser la barre que l’on pouvait se fixer en première année. En revanche, le rythme scolaire est encore plus rapide, ce qui peut parfois décourager. C’est pourquoi il est important de se faire de bons amis sur qui on peut compter en cas de baisse de moral, mais aussi pour s’entraider. Pour tenir jusqu’aux examens, je travaille régulièrement mes cours pour ne pas prendre trop de retard et me retrouver submergée. J’essaye de dormir 8 heures par nuit pour suivre plus efficacement en cours et surtout, je m’offre des pauses après les cours où je fais ce qui me plaît et aussi avant d’aller me coucher pour finir la journée sur une note positive. »

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Diane de Stabenrath, en 2ème année de classe préparatoire littéraire (khâgne) à Le Chesnay :
« Une année de khâgne est très courte (7 mois pour préparer les écrits) donc le rythme est d’autant plus soutenu. Entre les DST (devoirs sur table), les khôlles, les concours blancs, tout s’enchaîne finalement très vite. Pour ne pas être submergé par le travail, il est impératif de s’organiser avec beaucoup de rigueur. Cela commence par de l’investissement en cours notamment dans la prise de notes. Evidemment, en prépa, on passe un certain temps derrière son bureau, mais 2 heures de travail intense valent parfois plus que 4 heures de travail peu productif. L’important, c’est surtout la régularité ! Pour être efficace, il faut trouver une méthode qui nous corresponde. Pour ma part, je suis plutôt une maniaque des plannings. Je fonctionne en me fixant des objectifs à plus ou moins long terme : le travail du jour, de la semaine, du mois. Enfin, je pense qu’une part importante de la réussite se joue aussi dans les conditions de travail. Il faut choisir les bons lieux ! J’aime travailler chez moi, au calme. En revanche, le week-end, j’apprécie d’aller à la bibliothèque. C’est une mine d’or pour faire des recherches et trouver des bouquins très spécialisés. Pour décompresser, il est essentiel de s’accorder des petits plaisirs. Honnêtement, je ne peux pas dire que je fasse énormément de sport mais j’essaie de m’aérer un peu le week-end et de faire des balades à vélo. Quand je suis vraiment découragée, j’essaie de trouver d’autres manières de travailler : aller voir des expositions, écouter des conférences ou regarder des films. Cela reste lié à nos programmes scolaires mais ça change des livres ! »
« Pour réussir sa classe prépa et notamment le concours de fin d’année qui nous permet d’intégrer une grande école, cela nécessite énormément de travail ! Il faut avant tout aimer les matières étudiées, souvent pour les aimer, il faut les comprendre, et pour les comprendre, il faut les travailler. C’est un cercle sans fin qui ne doit durer normalement que 2 ans. Résister à ce cercle demande :
- de la motivation : il est indispensable d’avoir un objectif en tête !
- de l’énergie : il faut avoir un rythme de vie réglé comme du papier à musique. Avoir une bonne alimentation, boire beaucoup d’eau, et surtout éviter de ne pas aller au lit « parce que je n’ai pas fini mon DM ». Les conséquences d’un manque de sommeil sont bien plus ennuyeuses que les conséquences d’un DM (devoir maison) non terminé …
- de l’organisation : certains fonctionnent avec des plannings, d’autres ont tout dans leur tête… La gestion du temps a dix manières d’être exécutée, mais elle doit être impérativement exécutée. Pour ma part, j’arrivais à planifier tout de tête, sans agenda. Je savais toujours ce que j’avais à faire.
- continuer à vivre : il faut se prévoir au moins une séance de sport par semaine (footing, natation, etc…) ou de musique selon les personnes, c’est très important pour décompresser, se vider l’esprit. Pour ma part, j’allais tous les samedis soir nager pendant 1 heure avec des amis. Il faut aussi essayer de garder contact avec ses amis de lycée et sa famille, cela est essentiel dans les moments difficiles. »
« Le conseil que je donnerais aux étudiants de prépa est d’essayer autant que possible de trouver sa propre méthode de travail. Il est facile d’angoisser et de paniquer quand on réalise comment la tête de classe s’organise… Personnellement, j’ai compris que je travaillais beaucoup mieux sous la pression et qu’il était inutile de stresser. Certains préfèrent travailler à partir de fiches soigneusement surlignées et présentées … Pour ma part, la meilleure méthode était de recopier encore et encore (et souvent pas du tout soigneusement) les informations à retenir de chaque cours. Faire des fiches, c’était déjà réviser ! Enfin, je conseillerais à un étudiant de prépa d’essayer au maximum de ne pas culpabiliser ou enrager face aux amis de lycée qui entament leur vie d’étudiant d’une manière parfois radicalement différente… l’essentiel est de rester proche des personnes qui comprennent l’investissement que représente la vie en prépa, et qui restent à l’écoute. A long terme, je ne connais peu voire pas de personnes pour qui la prépa a été inutile ou une perte de temps. »
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