
Marion Fraisse / Photo DR
Pour la justice, l’Etat est coupable. En février 2013, Marion Fraisse, une collégienne de 13 ans, mettait fin à ses jours. Victime de harcèlement scolaire durant de longs mois, elle avait laissé une lettre, dans laquelle elle nommait les noms des élèves harceleurs.
Sa mère, Nora, est depuis devenue connue pour son action contre le harcèlement scolaire. Auteure du livre Marion, 13 ans pour toujours, elle a aussi publié un guide contre les violences scolaires : « Stop au harcèlement ». Elle fait aussi le tour des lycées et des collèges.
Une « absence de réaction appropriée »
Selon La Croix, le principal du collège de Marion, à Briis-sous-Forges, dans l’Essonne, avait été alerté dès le premier semestre de l’année scolaire 2012-2013, par ses parents, qui demandaient un changement de classe. A l’époque, « Marion me disait qu’elle était insultée, mais qu’elle s’accrochait, parce qu’elle aimait étudier », expliquait Nora Fraisse en 2015, dans le documentaire « Souffre douleurs, ils se manifestent ».
Aucune réponse de la part de l’administration du collège. « A partir des vacances de Noël, elle n’en parlait plus. Je pensais que tout était rentré dans l’ordre, mais c’était tout l’inverse. C’est en fait à ce moment là, quand elle n’en a plus parlé, que les choses sont devenues graves », ajoutait Nora Fraisse.

« Mains tendues » – clip réalisé par les 4e et 3e du collège de Seyne-les-Alpes (concours « Mobilisons nous contre le harcèlement »)
Quatre ans après les faits, le 2 février 2017, le tribunal administratif de Versailles a condamné l’État pour faute, qui devra verser 18.000 euros aux parents de Marion Fraisse, via le Trésor public. Comme l’explique La Croix, les juges considèrent l’État comme « partiellement responsable », remarquant « l’absence de réaction appropriée » de la part de l’équipe pédagogique, ainsi qu’un « défaut d’organisation du service public ».
« La passivité peut déboucher sur une condamnation »
Laurent Ayache, l’avocat de Nora Fraisse et de son mari, espère « qu’un tel jugement fera bouger les lignes. » Et de conclure : « les équipes éducatives doivent le savoir : leur passivité et leur inaction peuvent désormais déboucher sur une condamnation. » Chaque année, 3 ou 4 adolescents se suicident à cause du cyberharcèlement, selon les auteurs de « Souffre douleurs, ils se manifestent ».
Toutefois, d’après Michel Richard, secrétaire général adjoint du SNPDEN (syndicat des chefs d’établissement), « les choses ont évolué » depuis 2013. « Nos équipes sont davantage sensibilisées. Ce sont des faits toujours très difficiles à caractériser, mais les enseignants sont désormais formés à les déceler, et à faire remonter l’information au plus vite pour qu’une action soit engagée au niveau de toute l’équipe éducative », explique-t-il à La Croix.
Monsieur Michel Richard est un utopiste car ma fille lors de sa dernière année d’études au lycée, il y a à peine 2 ans, à fait l’objet de harcèlement et le proviseur n’a pas été spécialement convaincu à l’occasion de l’entretien que nous avions eu afin de lui exposer les faits. Il y a donc encore beaucoup à faire
et ne pas se gratifier d’avoir résolu le problème !!!!!!!
Honte au directeur de cet établissement. VERDICT : expulsion de l’enseignement pour faute grave . L’argent ne répare rien !