L’évaluation des élèves par des contrôles de connaissances sans piège, destinés à les faire mieux travailler en les mettant en confiance, se développe, s’est réjoui jeudi le professeur André Antibi, fondateur du « Mouvement de lutte contre la constante macabre » (MLCCM).
M. Antibi milite depuis 2003 contre « la constante macabre », un phénomène conduisant selon lui des enseignants à mettre d’office, inconsciemment, un pourcentage de mauvaises notes pour se sentir crédibles, au détriment de la motivation des élèves.
Environ 50.000 enseignants pratiquent l’Evaluation par contrat de confiance (EPCC), système qu’il a imaginé pour contrer ce phénomène, a-t-il indiqué lors du colloque annuel de l’association, intitulé « Evaluation plus juste, un mouvement bien engagé ».
M. Antibi compare son système au Code de la route, avec des exercices déjà abordés en classe, de telle sorte qu’un élève qui aura travaillé pourra s’en sortir.
Son mouvement a accumulé au fil des ans de nombreux soutiens: plusieurs fédérations de parents d’élèves, des syndicats de l’enseignement public et privé, le ministère de l’Education, l’Enseignement catholique, des organisations lycéennes et étudiantes…
« Notre combat passe au-delà des clivages politiques traditionnels », a-t-il souligné, entouré de l’actuelle directrice générale de l’enseignement scolaire au ministère, Florence Robine, d’un de ses prédécesseurs sous Sarkozy, Jean-Michel Blanquer et du sénateur LR Jacques Grosperrin. Déjà venu à ce colloque, le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon était cette fois absent, car reçu en même temps par François Hollande.
« Avec le gouvernement actuel notre mouvement a pris un essor considérable », a estimé M. Antibi.
Alors qu’on lui a souvent demandé si avec l’EPCC les élèves apprennent à réfléchir, il rétorque que celle méthode « ne concerne que le contrôle », soit « un douzième ou un quinzième du temps scolaire. Pendant toute la phase d’apprentissage, vous proposez aux élèves des tâches complexes ».
« Une évaluation trop souvent négative peut ruiner chez les élèves les plus fragiles tout désir de progresser », a relevé Florence Robine, soulignant que « l’essai et l’erreur sont une part essentielle de l’apprentissage ».
L’ancien recteur Philippe Joutard a lui pointé une confusion en France « entre l’évaluation et la sélection ».
Une enseignante qui s’est emparée de l’EPCC a raconté s’être aperçue qu’il y avait un gouffre entre ce qu’elle comptait demander en évaluation et les questions que ses élèves anticipaient. « Comment peut-on laisser les élèves travailler beaucoup et après leur dire: +Mais non, ce n’est pas ça que j’attendais?+ » a-t-elle relevé.
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