La sécurité aux abords des lycées « ne peut plus être traitée par la méthode Coué », a protesté mardi le premier syndicat des proviseurs, au lendemain de la mort d’un lycéen parisien poignardé près de son établissement.

Lundi midi, un lycéen de 17 ans a été poignardé mortellement lors d’une altercation avec un groupe de jeunes à Paris, à proximité de son établissement, le lycée Charles-de-Gaulle, dans des circonstances qui restent encore à établir. Un jeune homme de 17 ans était en garde à vue mardi dans ce dossier.

Lundi après-midi, un autre incident a eu lieu dans un établissement voisin. Une vingtaine de jeunes extérieurs au lycée Ravel, également situé dans le XXe arrondissement, ont tenté d’y pénétrer avant d’être repoussés par le personnel de direction et enseignant. Deux personnes ont été légèrement blessées.

« Encore une fois, des personnels de direction se sont retrouvés à devoir protéger leur communauté en l’absence de tout personnel de sécurité dans les lycées et les collèges », a regretté le SNPDEN-Unsa dans un communiqué.

Au total, « trois élèves ont été assassinés depuis le début de l’année scolaire » et « près de dix personnels de direction blessés en voulant protéger leur communauté: la question de la sécurité des accès et des abords des établissements ne peut plus être traitée par la méthode Coué », a-t-il déploré.

Le ministère de l’Education nationale rappelle de son côté que Najat Vallaud-Belkacem a annoncé en décembre la création de 77 postes supplémentaires pour les équipes mobiles de sécurité (EMS) afin de renforcer la sécurité dans les établissements et à leurs abords. Cette décision porte à 567 le nombre de postes dans ces équipes au niveau national.

Les EMS, qui ne sont pas rattachées à un établissement mais peuvent être mobilisées par les académies, ont une double mission de gestion de crise et de prévention dans les établissements. Elles comportent des personnels de l’Education nationale, mais aussi des spécialistes de la sécurité recrutés avec l’aide du ministère de l’Intérieur.

En amont de la rentrée scolaire 2016, Mme Vallaud-Belkacem et Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, avaient aussi annoncé que trois centres de gendarmerie ou de police supplémentaires, outre celui de Saint-Astier (Dordogne), formeraient des chefs d’établissement à la gestion de crise.

« Au total, sur cette année, l’Education nationale aura formé 500 cadres dans ces différentes écoles contre 135 l’année précédente, il y a une montée en puissance », a-t-on souligné rue de Grenelle.