Des groupes sur Viaeduc / Capture

Des groupes sur Viaéduc / Capture

 Viaéduc est un réseau social d’enseignants, qui vise à faciliter leur collaboration. Outil de mise en réseau, il permet à 50.860 enseignants de travailler ensemble. Témoignages.

  • Rassembler des personnes éloignées

Prof d’histoire, Sarah Lachise utilise Viaéduc depuis son lancement. En 2015, alors “chargée de mission au numérique éducatif” à l’académie de Versailles, elle s’occupait des “ambassadeurs du numérique”, projet visant à doter les profs d’un “kit numérique mobile”. La Dane (délégation au numérique) “prêtait du matériel à des enseignants, puis recueillait des retours d’usage. Pour cela, nous avons utilisé Viaéduc”, explique-t-elle. La plateforme a permis de réunir plusieurs centaines de profs d’une académie vaste géographiquement. Le groupe compte aujourd’hui 600 participants – tous profs.

Désormais coordonnatrice au numérique éducatif du Réseau Canopé d’Île de France, Sarah Lachise continue à utiliser Viaéduc, et anime le groupe “Ateliers Canopé de l’IDF”. Elle explique : “je dois coordonner les ateliers de 8 départements. Pour résoudre le problème de l’étendue géographique de la région, j’ai créé ce groupe, afin de mettre tous les ateliers en collaboration”. Chaque atelier (pour l’instant, 30 membres ; directeurs d’ateliers et formateurs) y partage sa veille, les formations créées, et différents outils liés à l’usage du numérique.

Le groupe "les ateliers Canopé d'Île-de-France" sur Viaeduc / Capture

Le groupe « les ateliers Canopé d’Île-de-France » sur Viaeduc / Capture

Pour Sarah Lachise, l’avantage de Viaéduc, c’est la mise en relation “de personnes géographiquement éloignées”. Son groupe Canopé s’applique à l’échelle de la région IDF, « mais il en existe d’autres qui sont nationaux, avec des gens de la France entière ».

L’année dernière, Philippe Rousseau, prof de physique, et alors chargé de mission de l’académie de Poitiers, utilisait Viaéduc comme un outil pour “entretenir des liens” avec les établissements scolaires de son académie, “surtout ceux situés dans des zones éloignées”. Pour lui, Viaéduc permet de “construire un réseau, pour échanger sur ce qui se fait dans chaque établissement, comme une grande salle des profs”.

Viaéduc compte en outre plusieurs TraAM (Travaux Académiques Mutualisés), projets dont le but est de faire travailler, entre académies, différents enseignants. Yanick Marvin, prof d’Histoire-Géo dans l’Eure, est membre du Pôle de compétences numériques de l’académie de Rouen : dans ce cadre, il participe à un TraAM portant sur les compétences numériques, du primaire au lycée. Il crée et partage, sur Viaéduc, des séquences pédagogiques avec les académies de Bordeaux et Clermont-Ferrand, réutilisables par les enseignants.

  • Un support pour les Moocs

Le groupe du MoocHG3 sur Viaéduc / Capture

Le groupe du MoocHG3 sur Viaéduc / Capture

Pour Yanick Marvin, qui organise des formations, l’avantage de Viaéduc est de pouvoir travailler ensemble, “entre collègues de différentes académies”… en particulier dans le cadre de Moocs. Il a ainsi découvert Viaéduc en rejoignant l’équipe du “MoocHG3” – un Mooc libre, pour tous les profs d’Histoire-Géo, proposé par 6 académies.

Sur Viaéduc, 300 enseignants d’histoire partagent ainsi les travaux qu’ils réalisent au cours du Mooc. “Nous tissons des liens, plus largement qu’avec le petit cadre habituel de collègues que nous connaissions déjà”, remarque-t-il. Philippe Sallet, enseignant d’Histoire à Baume-les-Dames (académie de Besançon), pilote le MoocHG3. Selon lui, les liens créés sur Viaéduc “permettent aussi de collaborer en dehors du Mooc, entre collègues éparpillés partout en France”.

Cédric Pignel, prof de SVT, utilise Viaéduc en lien avec des Moocs – il appartient à une communauté d’une trentaine de profs, issue des Moocs “Education par la recherche” organisés par les  Savanturiers du Cerveau. Pour lui, le réseau social est l’occasion de “travailler sur des projets avec d’autres profs”, de tous niveaux et de toutes disciplines, qu’il “ne connaîtrait pas forcément” autrement.

  • La différence avec Facebook et Twitter : un réseau privé destiné aux profs

Viaeduc : le groupe "Classe Inversée" / Capture

Viaéduc : le groupe « Classe Inversée » / Capture

“Orienté et pensé profs”, Viaéduc apporte une valeur ajoutée, comparée à Facebook et Twitter. Sarah Lachise remarque que Viaéduc permet de “retrouver ses collègues” dans un lieu à part – cette plateforme est réservée aux professionnels de l’éducation, et constitue un “outil de travail interne, organisé autour de la publication, de la création et du partage de ressources”.

Pour Philippe Rousseau , Viaéduc est aussi un réseau, qui, contrairement à Facebook ou Twitter, permet de “ne pas mélanger vie personnelle et vie professionnelle”. Espace privé, et non public, Viaéduc “permet d’échanger avec moins de retenue” – par exemple, des enseignants partagent des chartes sur l’utilisation des téléphones portables, “ce qu’ils ne feraient pas forcément en public, sur Twitter ou Facebook”.

  • Un outil de partage d’outils et d’infos

Nabila Errami, institutrice du dispositif “Plus de maîtres que de classes” (PMQC), dans le REP (réseau d’éducation prioritaire) de Pau, utilise Viaéduc depuis 2016. “Avec mes collègues de PMQC, nous nous réunissons en formation de temps en temps, et nous ressentions le besoin de trouver un espace où partager nos outils”, explique-t-elle. La “maître supplémentaire” a donc créé deux groupes, l’un baptisé “PMQC”, ouvert à tous et comptant pour l’instant 15 membres venus de partout en France, et un autre, plus restreint, réservé aux enseignants du dispositifs situés dans le REP de Pau, “PMQC Pau”.

"Groupe de réflexion sur le PMQC / mutualisation des pratiques et des ressources" / Viaeduc / Capture

« Groupe de réflexion sur le PMQC / mutualisation des pratiques et des ressources » / Viaéduc / Capture

Sur le groupe PMQC, les enseignants partagent des documents et des informations sur le dispositif. “Sur le groupe fermé, par contre, nous partageons nos outils personnels, ceux que nous utilisons en classe au quotidien”, indique Nabilla Errami.

Phlippe Sallet appartient de son côté à une dizaine de groupes qui lui permettent de “suivre l’actualité” de différents thèmes. Ainsi, pour lui, les groupes de Viaéduc sont autant de petites “salles de profs virtuelles”, où il est possible “d’échanger entre profs” sur des sujets spécifiques, comme les logiciels libres ou l’Education aux Médias et à l’Information (EMI).