La population du Nord est « en danger » si aucune mesure d’urgence pour lutter contre la pollution n’est prise, a estimé mardi Sandrine Rousseau, secrétaire nationale adjointe d’EELV, alors que les Hauts-de-France sont confrontées depuis plusieurs jours à un important épisode de pollution.

« C’est incroyable qu’on n’arrive pas à agir quand des villes comme Paris, Lyon ou Grenoble le font avec la mise en place de la circulation alternée ou différenciée ! Je me pose cette question de savoir si on compte autant qu’un Parisien, un Lyonnais… », a dit à l’AFP l’ex-tête de liste aux régionales 2015.

Elle accuse les autorités, notamment l’Etat à travers le préfet, de ne pas prendre les mesures d’urgence nécessaires.

Face à ce pic « sans précédent depuis trois ans » par sa durée, la préfecture du Nord a rendu obligatoire la baisse de 20 km/h sur les axes routiers, entre autres dispositions.

Les mesures de contrôles routiers ont été renforcées, selon la préfecture, avec à la clé des amendes en cas de non respect de la réduction de vitesse.

« Normalement à un niveau de pollution de 10 sur 10 comme on est aujourd’hui, il devrait y avoir des mesures d’urgence comme la gratuité des transports, la gratuité du parking résidentiel, la circulation alternée, des plans d’urgence pour les personnes à insuffisance respiratoire et personnes âgées, l’interdiction de circulation des poids-lourds dans toute la région. On devrait avoir une panoplie de mesures très fortes et au long cours, or on n’a rien ! », a ajouté Mme Rousseau.

Elle a affirmé que « les personnes qui vivent aujourd’hui normalement, qui ne sont pas au courant, se mettent en danger. Combien d’enfants vont faire du sport aujourd’hui ? C’est criminel de leur faire faire du sport aujourd’hui ! », a-t-elle poursuivi.

La préfecture a pour sa part répondu dans l’après-midi que, depuis ce mardi, les activités sportives en plein air étaient interdites dans les maternelles et primaires et limitées dans les collèges et lycées de la région.

L’ancienne vice-présidente du conseil régional Nord-Pas-de-Calais accuse également les élus locaux : « La circulation alternée est mise en place quand les élus le demandent, or là, personne ne le demande », s’étonne-t-elle.

Le préfet de région, Michel Lalande, a précisé à l’AFP que des réunion avec les élus locaux étaient en cours pour la mise en place dans le futur d’un « dispositif de régulation routière », demandant une réflexion particulière en raison notamment de « la spécificité frontalière de la métropole lilloise » et de ses flux importants.

« Je suis déterminé à prendre dans cette région les mesures que les circonstances imposent. Pour cela, nous avons également besoin d’une responsabilité citoyenne », a-t-il estimé.

La pollution atmosphérique, troisième cause de mortalité évitable, génère 48.000 décès prématurés par an en France, selon l’organisme Santé publique.