Les universités Paris-Sorbonne (Paris IV) et Pierre-et-Marie-Curie (UPMC, Paris VI) vont fusionner pour donner naissance en janvier 2018 à Sorbonne Université, selon le vote vendredi des conseils d’administration de ces deux établissements situés au coeur de la capitale.

Ce vote intervient dans le cadre de la loi sur l’Enseignement supérieur de juillet 2013, dite loi Fioraso, qui a instauré le regroupement des établissements de trois façons différentes: la Comue (Communauté d’universités et d’établissements), l’association ou la fusion.

L’ambition du gouvernement était alors d’accroître la visibilité de l’enseignement supérieur français à l’étranger, alors que les classements internationaux, tels que celui de Shanghaï, revêtent une importance croissante aux yeux des étudiants étrangers et des communautés universitaires internationales.

L’appellation Sorbonne, portée par plusieurs universités parisiennes, est un label très reconnu à l’international.

« L’ambition de cette nouvelle université pluridisciplinaire et de rang international sera de continuer à servir, comme cela a toujours été le cas depuis maintenant plus de sept siècles, l’enseignement et la recherche au coeur de Paris », indique le communiqué des deux universités.

La fusion entre Paris-Sorbonne, axée sur les humanités, et l’UMPC, orientée vers les sciences, s’effectue sans Panthéon-Assas, spécialisée dans le droit, qui a abandonné le projet en cours de route. Paris-Sorbonne accueille quelque 23.000 étudiants et UPMC 32.000.

Plusieurs projets de fusion entre universités sont en cours, notamment en Ile-de-France, non sans tiraillements.

Les établissements choisissent la fusion car ce modèle semble être privilégié par le jury des Initiatives d’excellence (Idex), un label très recherché en raison des moyens supplémentaires qu’il apporte. Le but de ces Idex est de faire émerger en France des pôles universitaires de stature internationale et pluridisciplinaires.

Les opposants à ces fusions –des syndicats d’enseignants ou d’étudiants– qualifient ces mouvements de « course au gigantisme », qui ne bénéficieront ni aux étudiants ni au personnel.

Le vote du conseil d’administration de Paris-Sorbonne a d’ailleurs été très partagé: 19 pour, 17 contre. A l’UPMC, le projet a en revanche recueilli 23 voix pour et seulement 5 contre.

Un décret validant cette fusion devrait être publié en mars.