Une école d’un quartier populaire de Marseille, victime d’une panne de chauffage, a accueilli les élèves dans des classes à 13°C toute la semaine, a rapporté un enseignant à l’AFP vendredi.

Las d’entendre leurs enfants se plaindre de devoir garder leurs manteaux et leur bonnet en classe, des parents d’élèves ont bloqué les portes de l’école Félix-Pyat (3e arrondissement) jeudi et vendredi, brandissant une bannière: « Nos enfants ont froid! tout le monde s’en fout! Le 3e encore abandonné ».

La chaudière de l’école, « en sous-régime depuis la rentrée de janvier » selon Nicolas Badoux, professeur des écoles en classe de CM2, s’est avérée totalement insuffisante pour chauffer les cinq classes avec la baisse des températures.

« Lundi il faisait à peine 13°C dans les salles, nous avons donc conseillé aux parents de ne pas mettre les enfants à l’école mardi et mercredi », explique l’enseignant, ajoutant que l’information sur les problèmes de chaudière était remontée jusqu’à la mairie de Marseille dès début janvier.

« Des enfants sont tombés malades, donc les parents se sont mobilisés et ont bloqué l’école jeudi, et nous les comprenons », a-t-il raconté. Vendredi après-midi, une délégation de parents d’élèves a été reçue par l’adjointe au maire de Marseille à l’éducation, Danièle Casanova.

Cette dernière, jointe par l’AFP, a assuré que quatre interventions avaient eu lieu en janvier pour tenter de réparer la chaudière de l’école, sans succès, et que les résultats d’une expertise étaient attendus dans les heures à venir pour « résoudre le problème d’ici lundi ».

« Il faut dire que d’habitude le chauffage est suffisant dans cette école, mais les températures sont extrêmes en ce moment pour Marseille », a expliqué l’élue. Le thermomètre est descendu jusqu’à -4°C la nuit cette semaine dans la cité phocéenne.

La Ville a fait livrer des convecteurs électriques à l’école Felix Pyat, « mais ils ont fait tout disjoncter », relève Nicolas Badoux, pointant du doigt une installation « archaïque ». L’enseignant prévient: « Si lundi il fait toujours aussi froid, nous exercerons notre droit de retrait ».

Les professeurs du 3e arrondissement de Marseille, le plus pauvre de la ville, ont récemment lancé un appel pour leurs écoles « à l’abandon » selon leurs termes, dans lequel ils pointent notamment une « difficulté scolaire qui explose ».