
Dessin de Jack Koch / Intelligence artificielle : bientôt Minority Report à l’école ?
Les données occupent de plus en plus de place dans notre société ultra-connectée. Dès lors, ces « data » sont utilisées, décortiquées, analysées pour obtenir des indicateurs et des tendances. Vous avez d’ailleurs sûrement aperçu plusieurs fois un statut à vocation préventive circuler sur Facebook pour protéger vos données. Un statut inutile car « sans valeur juridique », a rappelé récemment la CNIL… sur sa page Facebook.
Ces données sont ainsi utilisées à des fins commerciales et économiques mais aussi, désormais, scolaires. En effet, le Financial Times indiquait en 2015 que l’Open University de Milton Keynes – commune baromètre de la politique britannique – était capable de prédire les résultats scolaires de ses élèves une semaine seulement après le début des cours. Pour cela, ils observaient simplement, sur le site de l’université et ses formations en ligne, lesquels regardaient les programmes ou s’impliquaient sur les forums concernés.
Des données sur le sommeil des étudiants
La surveillance des élèves va parfois plus loin. StudentLife est ainsi une étude sur la vie étudiante qui répertorie le temps de sommeil, le nombre de conversations par jour ou encore le temps passé à l’intérieur ou à l’extérieur. InternetActu nous apprend également que plus de 130 universités sont abonnées à Skyfactor (un système d’analyse prédictive) ou à des logiciels équivalents, qui permettent de détecter les élèves en difficulté.
A l’université de Ball, aux Etats-Unis, les étudiants commençant leur première ou deuxième année sont tenus de participer à un sondage en ligne de Skyfactor intitulé Making Achievement Possible (Mapworks). L’enquête, menée en ligne depuis 2006, vise à encourager la fidélisation et le succès des étudiants et identifier ceux qui risquent de décrocher.
Les examens deviendront-ils inutiles ?
Des chercheurs de Stanford, dans la Silicon Valley, conçoivent un algorithme capable de prédire quel élève réussira ou échouera lors d’une évaluation. Un projet mené en tandem avec des chercheurs de Google. “Si vous faites suffisamment attention à ce qu’un élève a fait, autant qu’à ce qu’il a appris, vous n’avez pas besoin de le faire s’asseoir pour passer un test”, affirme Chris Piech, spécialiste en apprentissage automatisé pour l’éducation à Stanford, dans New Scientist. Selon lui, grâce à l’IA, il deviendrait un jour inutile de passer des examens.
Bien sûr, ce genre de technologie ne fait pas l’unanimité, et pour cause : confier à une machine (un algorithme), la mission de détecter si un élève est en difficulté ou non, pourrait être contre-productif car vecteur de stress, réducteur, voire dangereux et discriminant. Se pose aussi la question fondamentale du rôle de l’évaluation dans l’apprentissage.
« Contre une prédiction ségrégative, prétendument scientifique, mieux vaut défendre une évaluation raisonnée pour mieux enseigner », indique Paul Devin, inspecteur de l’Education nationale, sur Twitter.
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