junge motivierte lehrerin vor der klasse © contrastwerkstatt - Fotolia

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Trois ans après sa mise en place, « Plus de maîtres que de classes » (PDMQDC) est « un vrai succès », selon Najat Vallaud-Belkacem, qui faisait son bilan, le 10 janvier 2017 à l’occasion de la remise du rapport du comité national de suivi du dispositif.

Mesure phare du quinquennat de François Hollande en matière d’éducation, PDMQDC devait aider chaque élève à la maîtrise du socle commun via les apprentissages fondamentaux (lecture, écriture et calcul). Son principe : affecter un enseignant supplémentaire au sein d’une école primaire, principalement en zone d’éducation prioritaire.

Un dispositif qui sera généralisé dans toutes les écoles REP/REP+

La présence d’un maître PDMQDC, amené à intervenir dans plusieurs classes en complément de l’enseignant référent, devait permettre la mise en place de nouvelles organisations pédagogiques, comme la pratique d’ateliers. L’objectif étant, via le suivi plus individualisé des élèves, de conduire à la réduction du sentiment d’échec ou d’abandon, en répondant mieux aux difficultés rencontrées.

En janvier 2015, à mi-étape, on comptait 1848 emplois dans PDMQDC. Deux ans plus tard, le nombre de postes affectés à ce dispositif s’élève à 3220, soit 92% des écoles primaires REP+. « A la rentrée 2017, c’est un effort supplémentaire considérable qui sera fait avec 1941 nouveaux postes », indique la ministre de l’Education nationale, qui s’engage ainsi à généraliser PDMQDC dans toutes les écoles de l’éducation prioritaire.

« Un pas vers la transformation de l’école » (SNUIPP)

Pour le SNUipp-FSU, syndicat des enseignants du primaire, cet engagement de la ministre est « un pas vers la transformation de l’école ». Mais, prévient l’organisation, « pour qu’il soit efficace, ce dispositif nécessite du temps reconnu, de la formation, et de la confiance dans la professionnalité des enseignants ».

Le SNUipp écrit sur son site qu’il « veillera aussi à ce que PDMQDC trouve sa réalité dans tous les départements », car il ne peut « dépendre d’arbitrages locaux, et donc ne pas se déployer au détriment de nécessaires ouvertures de classes, des moyens destinés à la formation, ou en lieu et place des RASED ».

D’après une enseignante PDMQDC interviewée par 20 Minutes, le dispositif « Plus de maîtres que de classes » aurait des effets positifs sur les élèves en difficultés. Cette dernière indique que dans les classes où elle intervient, de la grande section au CM2, « Les élèves qui avaient des soucis en français et en maths se sont améliorés ».

Un impact « positif », mais un « accompagnement insuffisant » de l’administration (SE-UNSA)

Selon 96% des enseignants interrogés par le syndicat SE-UNSA dans le cadre d’une enquête sur l’efficacité du dispositif dévoilée le 5 janvier, l’impact de PDMQDC serait « positif » pour les apprentissages des élèves.

Mais les profs interrogés (1400 affectés sur un poste surnuméraire, et 1100 accueillant un maître supplémentaire dans leur classe) estiment que « davantage de formation » serait nécessaire. Car « Si 3 PDMQDC sur 4 ont bénéficié de formations, ce sont en revanche moins d’1 enseignant sur 2 membres d’une école bénéficiant du dispositif qui ont eu une formation », indique le SE-UNSA. En outre, l’étude du syndicat pointe du doigt un « accompagnement inégal » selon les territoires, « 48 % des collègues estimant que le suivi de l’administration n’est pas suffisant ».

Afin de disposer de chiffres officiels, le ministère de l’Education a mis en oeuvre une évaluation, dont les « premiers retours » devraient être dévoilés en 2018, selon 20 Minutes. Mais le prochain gouvernement poursuivra-t-il ce dispositif ? « Tous les candidats à la présidentielle disent qu’il faut poursuivre la priorité au primaire. Le dispositif a donc toute légitimité pour être poursuivi », indique au journal Christian Chevalier, secrétaire général du SE-UNSA.