« On veut des moyens, on n’est pas des moins que rien! » Près de 300 personnes, dont une majorité de lycéens, ont à nouveau manifesté jeudi matin à Marseille, pour le maintien des lycées en zone prioritaire (ZEP).

« Nous n’avons reçu absolument aucune réponse à nos questions de la part de la ministre », déplore Lucile Chalmet, professeur d’anglais, qui souhaite que Najat Valaud-Belcacem se prononce « clairement sur le nouveau classement des ZEP, s’il y en aura un, si des lycées seront rajoutés et surtout sur combien de temps ».

Mardi en Ile-de-France, 37 établissements avaient déjà été touchés par une grève et 13 lycées étaient fermés ou bloqués à Marseille selon le collectif « Touche pas à ma ZEP ». Une mobilisation nationale a été votée pour le 19 janvier.

La ZEP « est la seule chose qui nous reste pour réussir, et on veut nous l’enlever », s’inquiète Samir, 18 ans, élève en Terminale ES au lycée Victor Hugo dans le 3e arrondissement de Marseille. « Pour les générations futures, s’est important. Déjà qu’à 26 (par classe) on n’arrive pas à travailler, alors à 35 ou 40 ce sera pire », ajoute le jeune homme qui souhaite entamer des études de commerce international.

« Je ne veux pas qu’on m’enlève la ZEP, j’en ai besoin pour réussir et avoir plus de chances », explique Hashima, élève en Terminale au lycée Saint Exupéry dans les quartiers Nord. Dans son lycée, la classification en éducation proritaire permet « plus de dispositifs, du matériel informatique et des cours en demi-groupe ».

Pour les professeurs aussi, la possibilité de faire travailler les élèves par groupes reste un des avantages princpaux de la ZEP. « Dans les disciplines générales, on peut travailler l’expression écrite, le travail de lecture. Souvent on a des élèves en difficulté mais à 35 on ne peut pas les aider autant qu’à 15 » affirme Marie Liska, professeur d’histoire-géogrpahie au Lycée Diderot. « En général quand les lycéens prennent la parole, on est plus écoutés » ajoute-t-elle au milieu des élèves qui scandent « Pas de ZEP, pas de rentrée! » devant les marches du lycée Thiers dans le 1er arrondissement.

La ministre de l’éducation avait assuré qu’une clause de sauvegarde est en cours jusqu’en 2019 pour les actuels lycées de l’éducation prioritaire. Mais les élèves et professeurs souhaitent la publication d’une réelle pérennisation des dispositifs dans la durée, inquiets aussi du changement de couleur politique que pourrait engendrer l’élection présidentielle.