
© Collectif Touche pas à ma Zep @tpamz
Suite à la volonté affichée par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de cantonner l’éducation prioritaire aux écoles primaires et aux collèges, les enseignants de nombreux lycées se sont mobilisés pour élargir la carte des ZEP à ces établissements.
Sans réponse de la ministre, le collectif « Touche pas ma Zep » a organisé une nouvelle journée de grève (après celle du 29 novembre) le jour de la rentrée, mardi 3 janvier. Une grève qui fut reconduite dans un certain nombre d’établissements. Depuis, les actions diverses se multiplient et prennent des formes variées selon les établissements et les académies.
Le jour de la rentrée, la grève a touché plus de 5 académies : Versailles, Créteil, Amiens, Montpellier, Marseille et Lille. Mercredi 4 janvier, plusieurs établissements étaient fermés ou désertés par les élèves à la suite de l’appel des parents d’élèves à faire de leur établissement un « lycée mort ».
Le jeudi 5 janvier, une nouvelle journée de grève et de manifestation s’est déroulée à l’appel du collectif « Touche pas ma ZEP » : plus de 50 établissements ont été touchés par la grève au niveau national, en région parisienne, 400 enseignant-e-s et élèves des lycées mobilisés ont défilé à Paris de Sciences Po à l’Assemblée nationale, 35 établissements de la région parisienne élargie étaient représentés à la manifestation, en comptant les enseignant-e-s et élèves de Creil dans l’Oise. A Marseille, où 5 lycées étaient fermés, la manifestation a également réuni 400 personnes.
« Les annonces fumeuses de la ministre »
Dans un communiqué de presse, le collectif « Touche pas ma Zep » évoque « les stratégies de la ministre » et ses « annonces fumeuses » ainsi que son refus de recevoir une délégation : « Cependant, alors même qu’elle déclare à qui veut l’entendre que nos demandes sont légitimes, que notre tâche est incommensurable, que nous sommes l’ « honneur de la République », une nouvelle fois, la ministre a refusé de recevoir – ou faire recevoir par un membre de son cabinet – une délégation du collectif « Touche pas ma ZEP » ».
Le collectif juge aussi que « l’annonce de seulement 10 lycées touchés par la grève [du 3 janvier] au niveau national était tout simplement ridicule » car « pas moins de 25 lycées » étaient mobilisés en région parisienne, 7 à Marseille, « sans compter les établissements mobilisés d’autres académies, et alors qu’il y avait 35 lycées représentés lors du rassemblement parisien »
Les membres de « Touche pas ma Zep » proposent une solution à la ministre de l’Éducation Nationale : celle de publier un décret. Il « définirait une carte élargie des lycées en éducation prioritaire assortie d’un label unique et contraignant en termes de moyens » et « garantirait également la pérennité des indemnités et bonifications dont bénéficient les personnels de ces lycées ».
Un mouvement soutenu par une pétition
Le mouvement ne concerne pas seulement la France métropolitaine : à Mayotte, le classement en REP+ est demandé pour tous les établissements. « Mayotte où d’ailleurs comme ailleurs toujours aucun lycée n’est classé en éducation prioritaire alors que toutes les écoles et les collèges du département sont classés REP ou REP+ », précise le collectif.
Le mouvement est soutenu par une pétition « signée en seulement 4 jours par 242 chercheurs, pour la plupart en sciences sociales ». Pour évoquer ce sujet, « Touche pas à ma Zep » a réalisé une vidéo où les professeurs campent des élèves essayant de comprendre la situation.
20 établissements à Marseille !
10% des élèves de ZEP EN FRANCE !!!
L’Education prioritaire se justifie !!!