Toutes les écoles de l’éducation prioritaire (ex-ZEP) auront un maître surnuméraire à la rentrée 2017, un dispositif pour lutter contre l’échec scolaire, a indiqué mardi la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem, lors d’une conférence de presse.
La loi sur l’école de 2013 prévoyait la création de 7.000 postes de « plus de maîtres que de classes » dans le cadre de la « priorité au primaire », parmi les 60.000 postes promis par François Hollande pour l’enseignement sur le quinquennat.
Ce « maître plus » dans les zones difficiles, rattaché à une ou plusieurs écoles, peut notamment avec le maître titulaire de telle ou telle classe, co-enseigner (enseignement en tandem, l’un enseigne tandis que l’autre aide…) ou co-intervenir (enseignement en ateliers, en parallèle…). L’objectif est de varier les pratiques pour prévenir les difficultés scolaires ou y remédier, sur la base d’un projet pédagogique.
« On sort de l’enseignement seul face aux difficultés de l’élève », a souligné Marie-Danièle Campion, présidente du comité de suivi et recteur de l’académie de Clermont-Ferrand.
Un rapport de ce comité remis mardi décrit une montée en charge progressive: 582 postes à la rentrée 2013, 1.849 à la rentrée 2014, 2.352 à la rentrée 2015 (dont 1.733 en éducation prioritaire).
A la rentrée 2016, 3.220 de ces postes étaient implantés et à la rentrée 2017, il y en aura 1.941 supplémentaires, selon le ministère. Soit plus de 5.000 postes, pour 7.000 initialement prévus. Depuis 2012, il a fallu faire face à une augmentation démographique et la priorité était d’avoir un prof dans chaque classe, a expliqué la ministre.
Elle a appelé « à ce que ce dispositif perdure, ne soit pas détricoté », à trois mois de l’élection présidentielle.
Le rapport fournit peu d’illustrations de ce qui se passe dans les classes. Il indique par exemple qu’en Loire-Atlantique le travail est « majoritairement centré sur la maîtrise de la langue ».
Il conclut que le dispositif « contribue à la réduction des inégalités, à l’amélioration du climat scolaire et à la réussite de tous », ainsi qu’à « l’évolution des pratiques enseignantes » et qu’il « renforce la dimension collective de l’école ».
Le document pointe toutefois la « difficulté à isoler, dans les progrès constatés, ce qui relève de l’effet du dispositif, de ce qui dépend de l’ensemble des actions » menées en éducation prioritaire.
Le comité s’est appuyé sur des visites dans quelques départements.
Le plus souvent, l’enseignant supplémentaire est un volontaire de l’école ou choisi par ses pairs. Dans les établissements visités, le maître surnuméraire intervient surtout en CP et CE1.
« Nous travaillons différemment, nous nous posons les questions ensemble », a souligné Francette Popineau, co-secrétaire générale du SNUipp-FSU, premier syndicat des professeurs des écoles, en marge de la conférence.
« Le dispositif en lui-même n’est pas magique », a-t-elle estimé, le jugeant favorablement « lorsque c’est l’équipe qui a monté un projet, en lien avec les besoins spécifiques des élèves et lorsqu’elle a eu les moyens de travailler convenablement » par exemple avec une formation « à la compréhension des erreurs que les élèves peuvent faire, à leurs difficultés ».
La quasi-totalité des enseignants (96%) sondés par le SE-Unsa, un autre syndicat, juge l’impact du dispositif « plutôt positif » pour les apprentissages des élèves, selon une enquête dévoilée vendredi, à laquelle ont participé 1.400 profs affectés sur un poste surnuméraire et 1.100 enseignants accueillant un maître supplémentaire dans leur classe. Davantage de formation leur semble nécessaire.
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