La Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars) a présenté mardi une cinquantaine de propositions pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion, parmi lesquelles un « revenu minimum décent » de 850 euros par mois, versé sous conditions de ressources.

La Fnars soumettra ces propositions aux candidats à la présidentielle ou leurs représentants, qu’elle a invités, à l’exception du Front national, à son Congrès jeudi et vendredi à Dijon.

« Notre objectif est qu’ils se positionnent par rapport à cette plate-forme », a souligné devant la presse le président de la fédération, Louis Gallois, estimant que la campagne prend place dans un contexte d' »intensification de la pauvreté et des inégalités ».

Le taux de pauvreté est certes resté stable depuis 2010, autour de 14% de la population (8,8 millions de personnes) vivant en-dessous du seuil de pauvreté. Mais « les pauvres sont de plus en plus pauvres et ont de plus en plus de difficultés à sortir de la pauvreté », tandis que les inégalités de revenus « se transmettent de génération en génération », a-t-il souligné.

Parmi les propositions phare de la Fnars figure un « revenu minimum décent » de 850 euros par mois et par personne qui fusionnerait les minima sociaux existants, serait ouvert aux jeunes et versé automatiquement. M. Gallois a estimé son coût à « 30 milliards d’euros ».

« Ca veut dire qu’aucun adulte de plus de 18 ans ne doit vivre avec moins de 850 euros », a-t-il expliqué. Les personnes ayant déjà de faibles revenus ne percevraient qu’un complément pour arriver à ce seuil, inférieur au seuil de pauvreté (1.008 euros par mois en 2015) mais supérieur au minimum vieillesse ou à l’allocation adulte handicapé.

Cette proposition est inspirée de rapports de l’ex-député PS Christophe Sirugue sur la réforme des minimas sociaux et du cercle du réflexion Terra Nova, que rappelle aussi le « revenu décent » de 800 euros prôné par le candidat à la primaire du PS Manuel Valls.

Parmi ses autres propositions, la Fnars demande la création de nouvelles places d’accueil, en crèches ou à l’école, pour les enfants de moins de trois ans, ainsi qu’un droit à l’éducation et à la formation à partir de 18 ans et tout au long de la vie, sur la base du CPA (compte personnel d’activité).

Elle propose la généralisation de l’encadrement des loyers dans les grandes métropoles, et souhaite que dans les agglomérations « les plus tendues » un tiers des logements neufs soient du « très social » pour les plus modestes.

Sur le plan de l’emploi, la Fnars est partisane d’un doublement du nombre de postes dans l’insertion par l’activité économique (IAE), à 280.000, et souhaite voir passer de 350.000 à 500.000 le nombre de personnes en contrats aidés par an.

Elle propose le doublement du parc Cada (centres d’accueil pour demandeurs d’asile) avec la création de 40.000 places sur le quinquennat, le droit au logement et au travail après deux ans de présence en France et, pour favoriser l’accès aux soins des migrants, la fusion de l’Aide médicale d’Etat et de la Protection universelle maladie (Puma).