Les enseignants du premier degré à Mayotte, appelés à reprendre lundi, jour de rentrée scolaire, un mouvement de grève qui dure depuis plusieurs semaines, ont été peu mobilisés, ont reconnu des responsables syndicaux, en raison de la sécheresse qui a entraîné le report de la rentrée dans certains établissements.

Le vice-rectorat de Mayotte avait décidé la semaine dernière de reporter la rentrée scolaire (prévue ce lundi à Mayotte) au 12 janvier dans la grande majorité des établissements scolaires de huit communes du centre et du sud de l’île, en raison des mesures draconiennes mises en place par la préfecture pour lutter contre la sécheresse qui touche l’île. Depuis le 25 décembre, ces communes ne disposent pas d’eau courante domestique 2 jours sur 3, afin de préserver la ressource.

Le SNUipp-FSU, qui avait appelé les enseignants du 1er degré à reconduire un mouvement de grève qui avait bloqué durant cinq semaines à la fin de l’année dernière 130 écoles sur les 180 que compte l’île, n’a pu que constater une « faible mobilisation » lundi, aussi bien dans les blocages des écoles que lors d’un rassemblement devant le vice-rectorat.

Les grévistes réclament notamment une hausse de l’indexation de traitement (sur-rémunération, ndlr) des fonctionnaires et la prise en compte de l’ancienneté des agents qui, avant 2005, étaient instituteurs de la Collectivité de Mayotte.

« Cette faible mobilisation s’explique par le fait qu’avec la pénurie et le rationnement d’eau dans une partie du sud et du centre de l’île, les écoles de ces localités n’ont pas repris les cours », a expliqué à l’AFP le secrétaire départemental SNUipp-FSU, Rivomalala Rakotondravelo.

Selon lui, certaines écoles ont été bloquées à Mamoudzou, chef-lieu du département, à Cavani, Vahibé, Kaweni et Koungou en périphérie de Mamoudzou, ainsi qu’à Mtsamboro, Acoua et Mtsangadoua au nord de l’île.

Les grévistes ont décidé d’une reprise des actions le 16 janvier.

« La grève continuera tant que le gouvernement n’aura pas entendu les revendications des enseignants du premier degré, et ce, même si le SNUipp-FSU répondra favorablement à l’invitation du 13 janvier prochain au ministère de l’Education Nationale », ont annoncé les syndicalistes dans un communiqué.