enseignant fatigué

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Se basant sur l’enquête de la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) sur les conditions de travail en 2013, Sylvaine Jégo et Clément Guillo, membres du bureau des statistiques sur les personnels de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), ont comparé l’exposition des enseignants aux risques psychosociaux par rapport aux cadres des autres professions. Cette enquête compte 554 témoignages d’enseignants du primaire, 904 du secondaire, 152 du supérieur contre 4290 cadres de la fonction publique et 4012 du cadre privé et est parue dans la revue Éducation & Formations de décembre 2016.

Un manque de soutien de la hiérarchie

Il apparaît qu’en 2013, les enseignants étaient plus exposés à ces risques que les cadres, notamment à cause d’ « un manque de soutien hiérarchique et entre collègues », peut-on lire sur le site de l’Éducation nationale. « Ce constat rejoint l’idée qu’enseigner tend vers un métier solitaire […]  D’autant plus que 73 % et 83,5 % des enseignants du premier et du second degré déclarent travailler seul, alors que les cadres sont moins de 55 % », affirme l’étude. Celle-ci précise également « que l’ambiance et le relationnel entre collègues tend à se dégrader avec l’âge, notamment pour les enseignants du premier degré ».

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L’indice global d’exposition aux facteurs de risques psychosociaux montre que les enseignants du premier degré « subissent moins de pressions dans leur environnement de travail » que leurs collègues du supérieur. Les enseignants dans leur ensemble déclarent « manquer de soutien de leur hiérarchie et de moyens nécessaires pour bien faire leur travail ». 30% d’entre eux jugent ainsi que les personnes qui évaluent leur travail ne le connaissent pas assez bien. Les tensions avec la hiérarchie se font alors ressentir.

« Ce constat rejoint l’idée qu’enseigner tend vers un métier solitaire où le rapport social est peu sollicité en dehors des élèves, même sur le plan du partage et de la transmission de son expérience », conclut l’étude.