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Thomas Reyser, enseignant d’histoire- géographie au lycée Henri Becquerel de Nangis en Seine et Marne :
« L’année 2016 a été synonyme de changements ; après 14 années de collège, je suis passé chez les grands, au lycée. J’ai quitté le collège pour éviter de tomber dans une certaine routine et par curiosité. J’avais cette envie depuis deux ou trois ans. Mais ce sont la réforme du collège et la mise en place simultanée de quatre niveaux de programmes qui m’ont incité à franchir le pas en 2016. L’arrivée en lycée fut un peu déconcertante : décalage entre mes représentations personnelles et la réalité, manque de moyens par rapport aux collèges et écarts de niveaux abyssaux entre les élèves.
Cette année de découverte, si intéressante soit-elle, confirme mon souhait de poursuivre, en 2017, mon projet de réorientation professionnelle afin de quitter l’enseignement. »
Florian Reynaud, professeur documentaliste au collège du Renon à Vonnas et président de l’APDEN :
« En tant que professeur documentaliste, j’ai vécu en 2016 une période particulière, l’installation dans un nouvel établissement, toujours en collège, dans le contexte de la réforme. Si je suis plutôt satisfait de cette année, avec une équipe nouvelle, il n’y avait toutefois rien d’acquis. Les décisions du ministère relatives à l’organisation des enseignements ont été particulièrement complexes à vivre, tant elles réduisent mon rôle pédagogique à peu de choses.
2017 s’annonce, pour moi, comme l’année du doute, mais aussi de l’espoir, aussi infime soit-il. Pas vraiment de résolution professionnelle mais la ténacité à faire vivre ma mission pédagogique, dans le collège, pour les élèves d’une part, et la volonté de continuer de faire avancer les mentalités sur le dossier relatif aux professeurs documentalistes et à leur domaine d’enseignement, d’autre part. »

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Christophe GILGER, référent numérique et formateur ESPE en Haute-Savoie :
« Cette année 2016 fut dense au niveau du numérique, notamment avec la mise en œuvre des nouveaux programmes et du volet relatif au codage, au code et à la robotique. Les expérimentations se sont développées permettant de proposer aux élèves des activités motivantes, porteuses de sens et surtout, au service des disciplines. 2016 a vu également percer de nombreuses pratiques autour des réseaux sociaux et de l’internet qui font preuve à ce jour d’une réelle maturité : citons par exemple la Twictée.
Mes souhaits pour 2017 : une certaine pérennité des programmes afin de pouvoir proposer des formations et diffuser des pratiques où les outils numériques apportent une réelle plus-value, tant pour l’enseignant que pour ses élèves. »
Erwan Le Nader, enseignant de SES au lycée Gutenberg de Créteil, formateur à l’ESPE de Créteil et président de l’APSES :
« 2016 a marqué un anniversaire important pour les sciences économiques et sociales (SES), introduites il y a 50 ans au lycée. Un événement que nous célébrons via de multiples dispositifs (appel à témoignages d’anciens élèves, concours vidéo, balades urbaines…) fédérés autour d’un site dédié : www.ses50ans.fr
Mais c’est aussi l’année où les critiques patronales contre notre enseignement ont repris, conduisant la ministre à nommer une commission pour faire le bilan de nos programmes. Nous y défendrons, en 2017, la nécessité de renforcer la place des SES dans le cursus des lycéens – un véritable enjeu démocratique – et de réécrire les programmes actuels, marqués par leur encyclopédisme et le recul du pluralisme. »

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Annie Catelas, directrice de l’école primaire Albert Schweizer à Amiens :
« En 2016, la loi de refondation a 3 ans. C’est la réaffirmation du socle commun, des cycles permettant d’offrir aux enfants plus de temps, plus de souplesse dans les apprentissages… Il est temps de remettre en question nos pratiques ! Je souhaite qu’en 2017, apprendre à l’école soit source de plaisir pour tous les enfants. Osons laisser l’enfant se tromper, apprendre de ses erreurs, aider son copain … Donnons-lui les moyens d’apprendre autrement grâce aux outils numériques ! Que chaque élève puisse s’auto-évaluer, élaborer avec lui un plan de travail pour la journée, la semaine, la période définie. Qu’il puisse expérimenter, tâtonner, se tromper, chercher, recommencer et valider lui-même ses acquis pour qu’il devienne un citoyen autonome et responsable ! »
Lucile Peyre, enseignante de philosophie en lycée à Saint-Affrique dans l’Aveyron :
« L’année 2016 a été une année un peu difficile, à divers égards. La classe de terminale ES-L dont je suis prof principale a connu, en l’espace de quelques mois, différents événements tragiques, qui ont évidemment affecté les élèves mais aussi l’équipe enseignante et moi-même. Je travaille dans un petit lycée en zone rurale, dans une petite ville, cela crée une proximité que j’apprécie, mais qui rend ces moments plus difficiles à gérer. L’établissement dans lequel j’enseigne a aussi connu un déménagement durant l’été, et cela a compliqué la rentrée 2016. Malgré cela j’ai été fière d’amener 100 % de ma classe au bac en juillet dernier et très touchée lorsque des élèves de 2015/2016 venus chercher leurs diplômes en décembre m’ont dit regretter la philo.
Pour 2017, je souhaite seulement continuer d’aimer mon métier et de me former pour le faire évoluer au fil du temps. J’ai d’ailleurs une formation de prévue dans quelques mois pour apprendre à faire live-tweeter les élèves. Je veux aussi continuer d’avoir des projets enthousiasmants. Ma collègue de physique et moi-même avons d’ailleurs prévu prochainement une sortie nocturne avec le club d’astronomie du lycée que nous animons. Et puis bien sûr, j’espère que la promo de terminale que j’ai cette année va à la fois obtenir son bac, trouver son orientation post-bac, et quelle qu’elle soit, emporter un peu de ce que nous aurons fait en philo avec elle pour garder un regard critique sur le monde. »
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