salle de classe videSelon le rapport Carle sur le budget de l’Education nationale, publié le 24 novembre dernier, le nombre de démissions dans l’Education nationale a doublé en 4 ans.

Les enseignants semblent ainsi de plus en plus nombreux à partir : depuis 2012, le nombre de démissions de profs stagiaires a triplé dans le primaire, passant de 1 à 3,2%, et doublé dans le secondaire (de 1,1 à 2,5%). De son côté, le nombre de démissionnaires chez les titulaires a quasiment doublé dans le primaire, passant de 299 démissions en 2012 à 539 en 2016. Dans le secondaire, le nombre de démissions de titulaires est passé de 416 à 641.

La formation initiale dans les ESPE en cause ?

Selon l’auteur du rapport, Jean-Claude Carle, sénateur de la Haute-Savoie, le gouvernement n’a « pas fourni d’explications » à ce phénomène qu’il estime « inquiétant ».

Pour l’élu, la hausse des démissions des profs stagiaires pourrait s’expliquer par le « caractère éprouvant » de l’année de stage, durant laquelle ils doivent écrire un mémoire tout en enseignant. « Cette forte hausse doit conduire le ministère à s’interroger sur l’organisation de la formation initiale au sein des ESPE », écrit-il.

La difficulté à faire cours sereinement

Quant aux enseignants titulaires… Nous avions donné la parole à certains d’entre eux, au printemps dernier : la lassitude, des « hiérarchies trop contraignantes », mais aussi la « difficulté à faire cours sereinement », font partie des arguments récurrents de ceux qui ont fini par claquer la porte de l’école.

Selon RMC / BFM TV, qui a interviewé quelques professeurs en ce début d’année 2017, outre « la décrédibilisation du métier d’enseignant » et le manque de rémunération, l’une des raisons invoquées est la « mauvaise répartition dans les académies » – les jeunes profs étant souvent affectés dans des établissements sensibles.

Au bord de la dépression, Nora, professeure des écoles de 27 ans, a démissionné face aux conditions d’enseignement difficiles auxquelles elle s’est ainsi retrouvée confrontée. « Un enfant, vous lui demandez d’aller se ranger, dans votre dos il va vous insulter… Des insultes qui peuvent être gravissimes. Les parents, vous savez que quand vous allez les prévenir, ils vont vous traiter de menteur. J’ai eu des moments de bonheur dans mon métier quand même, mais j’ai eu plus de moments de souffrance malheureusement », raconte-t-elle au micro de RMC.