Un homme de 44 ans, soupçonné d’avoir tagué des inscriptions à caractère antisémite et raciste sur une école de Montreuil (Seine-Saint-Denis), et condamné pour des faits similaires, a été arrêté lundi et placé en garde à vue, a-t-on appris de sources concordantes.

Des inscriptions dirigées contre les Juifs et les Roms, et accompagnées de croix gammées et d’étoiles de David, avaient été découvertes dimanche sur le portail et la boîte aux lettres de l’école maternelle publique Anne-Frank dans cette ville de proche banlieue parisienne.

L’homme a été interpellé lundi matin à son domicile situé à proximité de l’école, selon une source policière. Placé en garde à vue au commissariat de Montreuil, il nie les faits.

D’après les premiers éléments de l’enquête, la police a fait le rapprochement avec de précédentes inscriptions en 2013 et 2016 et pour lesquelles cet homme, présenté comme un déséquilibré, a été condamné à deux reprises.

Le 19 décembre, un graffiti anti-Roms était apparu sur les murs de deux rues de la commune, a affirmé Liliana Hristache, présidente de Rom Réussite, dans un communiqué.

La police a remonté la piste du suspect grâce « à une particularité de son écriture: il met des points au milieu des O et écrit en allemand », a précisé une deuxième source proche de l’enquête.

Apparus pendant la nuit de Noël, qui coïncidait cette année avec le premier jour de la fête juive de Hanouka, ces graffitis ont suscité de nombreuses réactions indignées.

« Cet acte ne restera pas impuni », a promis la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem sur Twitter tandis que le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux dénonçait « un acte inqualifiable qui doit être fermement condamné ».

« Souiller la mémoire d’Anne Frank c’est assassiner une seconde fois les victimes du nazisme. La justice ne doit pas trembler », a réagi de son côté le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis sur Twitter.

« Même si ces actes sont stupides et imbéciles, ils n’en sont pas moins dangereux », a estimé Rom Réussite, qui a salué la « solidarité » exprimée par de nombreux habitants de Montreuil à l’égard de treize familles roms expulsées cet été.

Dimanche, le maire PCF et ses adjoints avaient dénoncé des propos qui « n’ont pas vocation à exister à Montreuil », une « ville calme, apaisée, où l’on a toujours favorisé le dialogue ».