L’opinion des Français sur les services de l’Education nationale s’est fortement dégradée cette année, selon le baromètre des services publics publié en décembre 2016 (1) par l’Institut Paul Delouvrier.
33 % d’opinions favorables
Les Français ont toujours de fortes attentes vis-à-vis de l’Education nationale : elle arrive en 3e place des priorités, juste après l’emploi et les services de police et gendarmerie. Mais l’image que les sondés ont de l’action de l’Etat en matière d’éducation baisse de 4 points par rapport à l’année dernière : seuls 33 % ont une bonne opinion de l’Education nationale, contre 37 % en 2015. La satisfaction des « usagers » de l’Education nationale chute également d’un point : 68 % d’entre eux se disent satisfaits. Opinion et satisfaction à l’égard de l’Education nationale sont toutes les deux en dessous de la moyenne des services publics, respectivement de 37 % et de 69 %.
Priorité : communiquer des savoirs et des connaissances aux élèves
Les Français attendent surtout de l’Education nationale qu’elle fournisse des connaissances aux élèves (une priorité pour 21 % des sondés), qu’elle leur inculque le sens de la discipline, de l’honnêteté et du civisme (21 %), et qu’elle les oriente vers des filières dans lesquelles ils pourront réussir. La satisfaction des usagers vis-à-vis de ces trois points est respectivement de 61 %, 42 % et 36 %. Par rapport à l’année dernière, la satisfaction des usagers de l’Education nationale baisse principalement sur deux points de son action : la réduction des inégalités sociales entre les élèves (- 4 points avec 49 % d’usagers satisfaits) et l’insertion professionnelle grâce aux stages et à l’alternance (- 4 points avec 41 % d’usagers satisfaits).
Enfin, 50 % des usagers estiment que l’on pourrait réaliser d’importantes économies dans l’Education nationale sans diminuer la qualité du service. Un chiffre plutôt stable puisqu’en 2015 et 2014, ils étaient 47 % à estimer que de telles économies étaient possibles.
« Les Français attendent surtout de l’Education nationale qu’elle fournisse des connaissances aux élèves (une priorité pour 21 % des sondés), qu’elle leur inculque le sens de la discipline, de l’honnêteté et du civisme (21 %) »
Les sondés répètent ce qu’ils entendent quasiment quotidiennement sur les chaines de radio et télé où sont invités (où travaillent même) les Polony, Ferroni, Zemmour, Finkielkraut, Brighelli et j’en oublie. Si vous ajoutez le travail de sape des journalistes Barjon (Les assassins de l’école) ou de ceux de Marianne, du Figaro, de BFMTV, vous comprendrez aisément les résultats d’un tel sondage.
Curieusement, les français n’ont jamais été aussi friands de pédagogies alternatives, d’écoles « différentes ». Dans lesquelles les » connaissances aux élèves (une priorité pour 21 % des sondés), le sens de la discipline, de l’honnêteté et du civisme » sont inculquées mais en aucun cas de la manière souhaitée par ces sondés manifestement très influencés par les discours passéistes très en vogue et portés par un F Fillon par exemple.
Ce qui le choque dans ce qui est attendu par les français de l’éducation nationale c’est » d’inculquer le sens de la discipline, l’honnêteté et le civisme » il me semble quand même qu’il s’agit avant tout du travail des parents même si c’est aussi un travail de l’éducation nationale. Il faut arrêter de croire que l’école va réussir là où certains parents sont en échec. La co éducation consiste à aller dans le même sens mais pas à attendre que l’un fasse le travail de l’autre. Il n’est pas étonnant qu’il y ait autant de déçus. L’éducation nationale n’est pas une école de la magie….
Réponse à Moldu : En tant que parent puis grand-parent, je suis plutôt d’accord avec vous. Depuis de nombreuses années que je suis mes enfants puis petits-enfants de (un peu moins) près, en tant qu’impliqué dans les associations de parents d’élèves (donc les enfants des autres aussi), j’ai vu la situation se dégrader lentement et régulièrement. Beaucoup de parents ne suivent que peu ou pas du tout leurs enfants. L’évolution des conditions familiales n’y est probablement pas étrangère. Il y a eu 20 % de familles désunies (divorcées, monoparentales, recomposées avec plus ou moins de bonheur) puis 30 % puis 50 % et enfin une forte majorité. Et quoi qu’on en dise j’ai toujours constaté que ce sont les enfants qui en font les frais, à des degrés divers.
Mais ce n’est qu’une cause parmi d’autres.
Il y a une sorte de ressenti des parents que l’EN saurait mieux que les parents éduquer leurs enfants. Si c’est vrai pour l’enseignement, ça l’est beaucoup moins pour l’éducation. Comme vous le dites, c’est dans une coopération positive que les meilleurs résultats sont obtenus.
Le contenu des apprentissages s’est aussi modifié au fil du temps. Pas en s’améliorant malheureusement. Je n’en fais pas grief aux enseignants sur le terrain, confrontés qu’ils sont à des difficultés croissantes, notamment vis-à-vis des familles. Ce serait plutôt leur hiérarchie qui déborde d’imagination pour tout compliquer, pour tout rendre instable. Quand on pense que seulement environ 30 % du budget (51 % en Allemagne) de l’EN sert à payer les profs qui enseignent (non, ce n’est pas un pléonasme), on s’interroge sur le rôle des autres…