Vincent Peillon (©José Lavezzi)

Vincent Peillon (photo ©José Lavezzi)

Nouveau candidat à la primaire de gauche, Vincent Peillon a tenté de défendre son bilan au ministère de l’Education nationale ce mardi matin sur France Inter.

Le retour à la semaine de 4 jours, principale cause des mauvais résultats de l’école

L’ancien ministre répondait à une auditrice qui l’interpellait sur la crédibilité qu’il pensait avoir « alors qu'[il avait] quitté le gouvernement au moment où [sa] réforme sur les rythmes scolaire était à peine installée et posait d’énormes problèmes ». Evoquant les mauvais résultats de la France dans l’étude PISA 2015 dévoilée récemment, le ministre a incriminé le retour à la semaine de 4 jours instauré par la droite en 2008. « On a enlevé une demi-journée de classe le matin, c’est-à-dire le moment où on est le plus disponible pour lire, pour écrire, pour compter », a déploré Vincent Peillon. « Personne n’a protesté parce que l’intérêt des élèves n’est jamais pris en compte ».

Devant l’insistance du journaliste lui demandant si c’était réellement la première raison des mauvais résultats de la France au classement PISA, l’ancien ministre a affirmé que c’était « une des trois raisons sans doute majeures. L’autre c’est la suppression de la formation des enseignants« , a-t-il poursuivi, enchaînant sur son action. « Priorité au primaire, redonner du bon temps scolaire aux enfants, former les enseignants, refaire les programmes, c’est cet ensemble de réformes que nous avons mis en œuvre », a-t-il rappelé.

« Personne ne veut remettre en question » ses réformes

L’ancien ministre a reconnu avoir rencontré « des résistances ». « Mais ma conception de l’action publique, c’est que lorsqu’on veut réussir, il faut avoir le courage de faire les réformes difficiles le mieux possible. Je n’ai pas tout bien fait, j’en suis conscient, j’aurais voulu faire mieux, mais je crois que personne n’y reviendra ».

Vincent Peillon n’a toutefois pas admis avoir quitté le gouvernement sur un échec. « Je rends hommage à celle qui m’a succédé d’avoir poursuivi ces réformes, a-t-il déclaré, oubliant d’ailleurs que Najat Vallaud-Belkacem ne lui avait pas directement succédé. « Cette politique doit être poursuivie, et je pense que sauf excès de langage, personne ne veut la remettre en question ! ».

Le candidat à la primaire de gauche en a également profité pour attaquer le programme de François Fillon, qui a remporté il y a quelques semaines la primaire de droite. « M Fillon avait supprimé 80 000 postes en dehors de la 5e demi-journée [de classe] et en dehors de la formation des enseignants. Il revient en disant ‘je vais en supprimer 250 000 et j’ai un grand projet, je vais écrire à la place des professeurs les programmes, il faut un récit national’ », a-t-il ironisé. La réforme des programmes d’histoire proposée par François Fillon avait en effet suscité beaucoup d’émois chez les professeurs de cette discipline.