Le braqueur avait été tué par un bijoutier lors d’une tentative de vol avec arme à Sézanne (Marne), le 28 novembre 2013: reste son complice présumé, dont le procès s’est ouvert lundi devant la cour d’assises de la Marne.
« L’idée, je sais pas d’où elle est venue », a répété d’une voix distincte Karim Rebbache, pull noir, crâne dégarni et larme tatouée sous l’oeil, dans le box des accusés.
Le Franco-algérien, 36 ans, comparaît pour « récidive de tentative de vol avec arme » et encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Comment s’est-il acoquiné avec Fatihé Mehenni, le braqueur abattu? « Les amis, je les ai perdus, il y en a qui sont morts, d’autres ont déménagé… Je me suis retrouvé seul alors j’allais voir les gens avec qui j’avais été incarcéré », a-t-il expliqué.
Il avait ainsi rencontré Mehenni en détention avant de le retrouver « par hasard », dans un bar malfamé d’une cité de Vitry-sur-Seine (Val de Marne), « une quinzaine de jours » avant de commettre les faits.
Karim Rebbache a déjà été condamné à six reprises pour vols avec arme, extorsion de fonds, enlèvement ou encore escroquerie: un parcours « bizarroïde », a-t-il lâché.
La question de l’influence qu’il a pu exercer ou non sur le braqueur, sous anti-dépresseurs et sous l’emprise de stupéfiants au moment des faits, fut au centre des débats.
Cet aîné d’une famille de trois enfants, placé en foyer et hors du système scolaire dès 15 ans, a été qualifié d' »impulsif » et d' »imprévisible » par l’expert psychiatre .
« C’est une personnalité +borderline+ », « très tourmentée », qui a quelque chose de « Sisyphe et son rocher » et dont « le principal défaut est de ne pas savoir dire non », a indiqué le Docteur Hugues Collin.
« La conscience de Fatihé me trotte tous les jours (sic), je vis avec depuis 35 mois en me demandant : pourquoi lui, pourquoi pas moi? » a déclaré l’accusé.
Un mois après le retrait de son bracelet électronique, accompagné de Mehenni, il était de nouveau passé à l’acte en participant à la tentative de braquage d’une bijouterie à Sézanne, une localité d’environ 5.000 habitants à 80 kilomètres de Reims.
Le bijoutier, 54 ans, a bénéficié d’un non-lieu pour légitime défense. D’abord annoncé comme partie civile, il ne s’est finalement pas présenté à l’audience.
En garde à vue, il avait expliqué avoir tiré en faisant feu à quatre reprises avec un pistolet automatique, une arme pour laquelle il avait une autorisation préfectorale, lors d’un corps à corps avec le braqueur. Celui-ci était décédé environ une heure après avoir pénétré dans le commerce, tandis que son complice, qui conduisait la voiture, avait pu s’enfuir.
Les deux hommes avaient tenté de braquer sans succès une agence du Crédit Agricole à Vitry-le-François quelques heures avant, et plusieurs adresses d’établissements bancaires de la région avaient été insérés dans leur GPS, selon les enquêteurs.
En déplacement sur les lieux une semaine après les faits et la vive émotion qu’ils avaient suscitée, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, avait appelé « à la prudence des commerçants » qui seraient tentés de se protéger eux-mêmes.
Le procès doit durer jusqu’à mardi.
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