La ministre de l’Éducation nationale en a appelé mardi « à la responsabilité » pour que les efforts entrepris sous le quinquennat Hollande en matière d’éducation « ne soient pas défaits mais au contraire poursuivis », afin de réduire l’inéquité scolaire, plaie du système éducatif français.

« Tout ce qui nous est proposé par l’opposition revient à nous réentraîner dans le déclin (subi par) notre école pendant la décennie des années 2000 », a estimé Najat Vallaud-Belkacem, lors de la conférence de presse de l’enquête internationale Pisa conduite en 2015 par l’OCDE dans quelque 70 pays.

« C’est en poursuivant la politique de recrutement massif d’enseignants, la formation et les mesures de +considération+ en termes de salaires et de conditions de travail, que nous serons en mesure de réparer les fragilités du système éducatif français », a-t-elle ajouté.

Les effets des réformes éducatives menées depuis 2012 pourront se mesurer à partir de la prochaine étude Pisa, dans trois ans, et notamment avec Pisa 2021, lorsque les enfants testés auront suivi la totalité de leur scolarité dans un collège ayant mis en place la réforme du collège (entrée en vigueur à la rentrée 2016), a dit la ministre.

Ce qui n’a pas empêché la députée Annie Genevard, déléguée générale pour l’éducation pour Les Républicains, de réagir sur Twitter: « La France conserve son triste titre de championne des inégalités sociales à l’école! Échec de la politique de @najatvb ».

L’étude Pisa 2015, menée auprès de 740.000 élèves de 15 ans (dont 6.000 en France), a souligné une fois de plus l’influence très marquée en France de l’origine sociale d’un élève sur ses performances scolaires.

La France se situe dans la moyenne des pays de l’OCDE pour les sciences et les mathématiques et un peu au-dessus pour la compréhension de l’écrit. Mais elle ne parvient pas à réduire le pourcentage d’enfants en grande difficulté (aux alentours de 20%), dont une proportion élevée est d’origine sociale défavorisée.

Des pays tels que l’Estonie, le Canada, la Corée, la Finlande ou le Japon (sans parler de Singapour, qui caracole en tête de toutes les disciplines testées) parviennent à obtenir de bons résultats, avec une corrélation faible entre résultats et milieu social de l’élève.