La volonté de François Fillon de « réécrire » les programmes d’histoire comme « un récit national » a fait bondir l’APHG (Association des Professeurs d’Histoire-Géo), qui refuse d’enseigner une « histoire relevant du roman ».

Le vainqueur de la primaire de la droite accuse l’inspection générale de l’Éducation nationale de vouloir passer sous silence le rôle de personnages comme « Clovis, Voltaire, Jeanne d’Arc et Rousseau ». Pour cette raison, il souhaite une « réécriture » des programmes.

Pour l’enseignement élémentaire, François Fillon prévoit notamment un recentrage sur les « grandes dates » et les « grands personnages de l’histoire de la Nation ».

Clovis, Voltaire, Jeanne d’Arc, toujours au programme

Mais Clovis, Voltaire, Rousseau et Jeanne d’Arc ont-ils vraiment disparu des programmes ? Pas du tout, selon les profs d’histoire : Clovis est ainsi cité dans le programme de CM1, dans le thème « et avant la France », dédié à « l’occupation ancienne du territoire ». Jeanne d’Arc n’est plus citée explicitement, mais le ministère suggère, dans les programmes du cycle 4, de l’évoquer en 5e – dans la partie consacrée à l’Occident féodal (« Société, Eglise et pouvoir politique dans l’Occident féodal ») et notamment à la « propagande royale » lors de la Guerre de Cent Ans. La pucelle d’Orléans ne dispose plus d’un chapitre à part entière dans le programme de CM1, mais les élèves peuvent la croiser lors du cours sur « le pouvoir royal, ses permanences et la construction territoriale du royaume de France ».

Rousseau et Voltaire peuvent quant à eux se rassurer, ils sont bien abordés en 4e dans dans le thème « XVIIe siècle, Expansions, Lumières et Révolutions« . Les deux philosophes sont ainsi étudiés en même temps que le siècle des Lumières, comme le rappellent certains enseignants sur Twitter :

Selon l’APHG, les déclarations de François Fillon sont « malvenues », car ce dernier n’aurait « jamais lu les programmes ». L’association dénonce sa « méconnaissance profonde des questions enseignées »… L’invitant à « laisser la fiction aux romanciers », pour que « l’histoire demeure de la compétence des historiens. »