La Garantie jeunes a des « effets positifs » sur l’emploi des jeunes et a su atteindre le public visé, les plus précaires, estime mercredi un rapport, publié quelques semaines avant sa généralisation.
Trois ans après le lancement du dispositif qui offre aux 16-25 ans « ni étudiant, ni salarié, ni stagiaire » une allocation et un accompagnement renforcé vers l’emploi d’une durée d’un an, le comité scientifique d’évaluation de la Garantie jeunes, soutenu par la Dares, a rendu ses premières conclusions.
Après des expérimentations, la Garantie jeunes est proposée depuis le 1er janvier 2016 dans tous les territoires volontaires, soit 358 Missions locales, environ 80% du réseau.
Elle sera généralisée au 1er janvier 2017.
Le rapport d’évaluation note « des effets positifs sur les taux d’emploi ». Ainsi, quatorze mois après l’entrée en Garantie jeunes, 40,4% des jeunes dans les territoires pilotes ont un emploi (dont 20,5% un emploi durable) contre 34,1% (15,9%) des jeunes éligibles mais dans les territoires où elle n’est pas expérimentée.
A fin octobre, on comptait 84.000 bénéficiaires, selon le ministère du Travail.
Parmi ceux qui y sont entrés entre juin et décembre 2014, 47% étaient des femmes, sept sur dix avaient entre 20 et 23 ans, un quart d’entre eux vivaient dans un quartier politique de la ville, les trois quarts avaient un diplôme inférieur au Baccalauréat et un sur cinq avait quitté l’école avant 16 ans.
Une personne sur cinq a quitté le dispositif avant les 12 mois, au bout de 7 mois en moyenne. Plus d’une sur quatre l’a quitté parce qu’elle a trouvé un emploi. Seules 5% ont abandonné pour cause de parcours jugé « trop contraignant ».
« Les caractéristiques des bénéficiaires, qui font apparaître un public fragile », montrent que le dispositif « semble avoir atteint sa cible », estiment les évaluateurs.
Dans ce sens, l’allocation, environ 460 euros par mois, est « primordiale » et la plupart des bénéficiaires en ont une utilisation très rigoureuse et participent au budget familial.
Néanmoins, selon le rapport, la mise en place de la Garantie jeunes a été inégale selon les Missions locales, notamment à cause de lourdeurs administratives.
Avant sa généralisation, il recommande de « mieux calibrer les objectifs d’entrées » pour que les missions se « tournent davantage vers l’accompagnement et la relation avec les entreprises ».
Environ 500 millions d’euros seront consacrés à la Garantie jeunes en 2017, 240 millions d’euros pour l’accompagnement et 258 millions pour l’allocation. Les bénéficiaires pourraient atteindre les 150.000, selon le ministère.
Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur le modèle économique des Missions locales, également publié mercredi, estime que ce chiffre sera « très difficile à atteindre » et ne doit pas se faire « au détriment de l’accompagnement ».
Constatant qu’une Mission locale sur quatre est en déficit et que 30% ont « une trésorerie correspondant à moins d’un mois d’activité », l’Igas recommande de modifier le calendrier des paiements des subventions au titre de la Garantie jeunes.
Selon ce rapport, ces subventions sont « légèrement insuffisantes eu égard à son coût réel ».
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