La ministre de l’Education nationale a annoncé lundi la création de 450 postes dans les lycées les plus en difficulté à la rentrée 2017, pour répondre à la mobilisation des enseignants de l’éducation prioritaire, inquiets de leur avenir.
« J’ai souhaité que pour la rentrée prochaine, on puisse allouer 450 emplois supplémentaires aux lycées qui connaissent le plus de difficultés sociales, pour avoir encore moins d’élèves par classe et plus d’adultes dans l’établissement », a déclaré Najat Vallaud-Belkacem, lors d’un déplacement à Marseille.
« J’entends les inquiétudes » des enseignants et élèves des anciennes « ZEP », a-t-elle assuré. Ceux-ci s’alarment que le gouvernement ait réformé l’éducation prioritaire dans les écoles et les collèges, mais renvoyé la réforme des lycées au prochain quinquennat. Ils redoutent de perdre les moyens supplémentaires qui leur sont alloués pour faire face aux difficultés sociales auxquelles sont confrontées les élèves.
Le 17 novembre, plusieurs centaines de professeurs et élèves de lycées en zone prioritaire ont manifesté notamment à Paris et Marseille et le collectif « Touche pas à ma ZEP » a appelé à la grève mardi.
« Nous allons procéder à cette réforme de l’éducation prioritaire aussi pour les lycées », a assuré la ministre, programmant toutefois cette réforme pour « 2017-2018 ».
« Non, les lycées n’ont pas vocation à sortir de l’éducation prioritaire, il n’en a jamais été question », a-t-elle martelé, expliquant qu’il fallait du temps pour « actualiser la cartographie » qui permet de cibler les établissements socialement défavorisés et renforcer « les moyens financiers ».
« En attendant », les personnels « ne perdent strictement rien de ce à quoi ils ont droit aujourd’hui comme personnels de l’éducation prioritaire », et cela, « jusqu’à ce que la réforme se fasse », a-t-elle promis.
Dans un communiqué, le collectif « Touche pas à ma ZEP » a dénoncé des engagements lui semblant insuffisants: « une partie de ces postes ne servirait qu’à absorber le surplus d’élèves qui arrivent en lycée », et sa répartition « demeure très opaque », juge-t-il, et les garanties apportées aux enseignants en terme d’avancement ou de rémunération demeurent « très provisoires ».
De son côté, une intersyndicale SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU a « pris acte » des annonces ministérielles, mais demande à établir rapidement « un classement renouvelé des lycées en éducation prioritaire tenant compte des réalités sociales et scolaires, fondé sur des critères nationaux et transparents ».
Le déplacement de la ministre était consacré à l’avancement du plan d’amélioration des écoles marseillaises annoncé au printemps dernier pour épauler la ville, suite à une polémique sur l’état de délabrement et la vétusté de celles-ci.
Le ministère a mobilisé 7 millions d’euros, et la ville 5 millions, pour lancer 746 chantiers, a expliqué Mme Vallaud-Belkacem. « Tout n’est pas réglé mais les choses sont en bonne voie », a-t-elle constaté, avant de visiter une école en préfabriqués neufs.
Elle estime qu’il faudra deux ou trois ans pour que « l’ensemble des établissements » marseillais soit « mis à niveau ».
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