Créer un ministère de la Mer et des Outre-mer, supprimer à terme la sur-rémunération des fonctionnaires, appliquer la priorité nationale dans le système scolaire et renforcer la lutte contre l’immigration clandestine: Marine le Pen, en visite à la Réunion, a rendu public lundi son programme pour les Outre-mer.

Devant la presse, la présidente du Front national a répété une nouvelle fois qu’elle souhaitait mettre en place un ministère de la Mer et des Outre-mer, « de plein exercice ».

Le domaine maritime est « une chance de développement inouï », qui a été « laissé en jachère par les précédents gouvernements », a-t-elle insisté, évoquant, outre le secteur de la pêche, les nanotechnologies, les algues, la désalinisation de l’eau, les énergies, la biodiversité, mais aussi le tourisme avec le développement des croisières.

« Je veux donner à la mer une dimension stratégique, et c’est sur l’Outre-mer que notre pays va devoir s’appuyer », a dit la candidate à la présidentielle, en déplacement à la Réunion depuis dimanche, avant de se rendre à Mayotte.

Sur place, elle a rencontré des chefs d’entreprises, des présidents d’associations, des agriculteurs, le président de la chambre de commerce et d’industrie, et le seul maire (divers droite) qui a accepté de la rencontrer, dans la commune du Tampon (sud).

En matière économique, elle veut attirer les investissements extérieurs en remettant en place des dispositifs d’allègement de charges ou de défiscalisation (dispositifs Pons, Perben, Girardin, etc.) et créer des « Zones ultramarines françaises d’investissement prioritaire », qui permettront de lutter « contre un chômage endémique ».

Face à l’immigration clandestine « totalement dérégulée », notamment à Mayotte, à la Réunion et en Guyane, elle a insisté sur la nécessité de « la fermeté de l’Etat ». Son programme prévoit l’augmentation des effectifs de police aux frontières et des moyens de surveillance.

La présidente du FN veut aussi « appliquer la priorité nationale au système scolaire », déplorant que dans certains territoires d’outre-mer, « l’école est obligée de prendre en charge une immigration de plus en plus importante », une charge « que nous ne pouvons plus supporter », a-t-elle insisté.

Enfin, elle a aussi souhaité supprimer à terme la sur-rémunération des fonctionnaires qui exercent en outre-mer, justifiée notamment par le différentiel de coût de la vie avec l’Hexagone et pour compenser l’éloignement de la métropole. Elle préconise qu’une « part significative de fonctionnaires » soit issue des territoires, en faisant « un effort particulier pour permettre à la jeunesse ultramarine de rentrer plus facilement dans la Fonction publique ».