Les critiques de François Fillon sur les programmes scolaires d’histoire relèvent d’un « écran de fumée » pour « éviter de parler des vraies questions sur les enjeux de l’école », a estimé vendredi la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem.
Le favori pour le second tour de la primaire de la droite s’est indigné jeudi, lors du débat l’opposant à Alain Juppé, de l’absence selon lui de plusieurs personnages historiques dans les programmes d’histoire, dont il attribue la paternité à des « idéologues ».
Pour la ministre de l’Education nationale, « le débat sur les programmes est intéressant, qu’il s’agisse des Gaulois hier avec Sarkozy, et maintenant de Clovis avec François Fillon », a-t-elle dit vendredi à l’AFP, en marge du Forum des enseignants innovants organisé par le site cafepedagogique.net.
« Jeanne d’Arc, Clovis, Voltaire ou Rousseau sont évidemment bien présents » dans les nouveaux programmes et les nouveaux manuels, a-t-elle rappelé.
« Il faut avoir conscience que c’est un faux débat, un écran de fumée pour éviter de parler des questions qui fâchent, des vraies questions sur les enjeux de l’école », a-t-elle estimé.
« Moi, je veux qu’il y ait devant les élèves des professeurs d’histoire. C’est pour cela que nous les recrutons, que nous les formons et que nous les rémunérons ». Sans eux, « il n’y a pas de Clovis », ni de « récit national », a-t-elle poursuivi.
« Que monsieur Fillon me dise d’abord comment il fait pour enseigner l’histoire aux 12 millions d’élèves français avec 500.000 fonctionnaires de moins et moi, je lui dirai pourquoi il ne doit pas s’inquiéter de la présence de Clovis dans les programmes », a-t-elle ajouté.
Concernant l’élaboration des programmes, « c’est nous » qui « les avons libérés de l’influence des politiques » en les confiant « à un conseil scientifique d’enseignants et d’universitaires indépendant qui me fait des propositions, que je valide ensuite ou non », a-t-elle précisé.
Najat Vallaud-Belkacem a également rappelé que les manuels sont rédigés par les éditeurs, qui « sont libres, et je tiens à ce qu’ils le restent: on ne leur dicte pas ce qu’ils doivent écrire ».
« Si monsieur Fillon a un problème avec tel ou tel manuel qui lui paraît trop à gauche, je l’invite à s’adresser à son éditeur et à lui expliquer comment il doit faire son métier », a-t-elle raillé.
La ministre a par ailleurs dit « tout son soutien » à l’Inspection générale de l’Education nationale, cible de « propos scandaleux » sur sa « probité » et son « honnêteté intellectuelle ».
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