Opération Girls’Day à la SNCF jeudi: pour la cinquième année, 1.800 collégiennes, lycéennes et étudiantes de toute la France étaient attendues dans différents établissements pour découvrir les métiers techniques de l’entreprise ferroviaire, qui peine à recruter des femmes.
Devant une dizaine de jeunes filles, en classe de 3e au collège le Moulin-à-Vent, à Cergy (Val-d’Oise), Linda Maisano a partagé son expérience et ses conseils. Directrice de la gare du Nord depuis le 2 octobre, elle est la première femme à occuper ce poste, avec 500 personnes sous sa responsabilité.
« Ce n’est pas parce qu’on évolue dans un milieu masculin qu’il faut adopter des codes masculins », prévient-elle, racontant avoir parfois ressenti du « paternalisme » de la part de certains collègues.
En 2015, les femmes représentaient 20,33% du personnel SNCF. Une moyenne cachant de grandes disparités selon les métiers: 94,9% de femmes parmi le personnel paramédical, 60,7% dans l’administratif, mais 3,6% à la gestion du réseau ferré et 5,3% dans les métiers de la conduite.
Jeudi, des jeunes femmes ont pu, le temps d’une simulation, devenir conductrices sur la ligne RER D.
Gare de Goussainville, Noémie, 14 ans, dépasse le quai de quelques mètres à cause d’un freinage tardif. « J’y étais presque », se justifie-t-elle. La conduite n’est pas son domaine de prédilection. Elle est plus attirée par le métier d’agent de sécurité car « on se déplace et on n’est pas toute seule ».
Sélina, 15 ans, a aussi été séduite par ce métier alors que, quelques heures avant, elle se destinait à une carrière de policière. Évoluer dans un milieu d’hommes ne lui fait pas peur: « les femmes y ont aussi leur place », affirme-t-elle.
A travers l’opération Girls’Day, Catherine Woronoff-Argaud, responsable diversité et mixité, espère faire « bouger les mentalités et casser les clichés ».
« Être cheminot, ce n’est plus comme dans +La Bête humaine+ avec Jean Gabin où il fallait envoyer le charbon dans la machine. Aujourd’hui, c’est surtout de la technique et de l’attention », poursuit-elle en reconnaissant que certains métiers restent physiques.
« Mais, y intégrer des femmes est une chance de les faire évoluer en repensant la manière de travailler pour diminuer la pénibilité. Tout le monde y gagne. »
Concernant les écarts de salaire, la SNCF fait figure de bonne élève avec un écart entre hommes et femmes de 4 à 5%, lié essentiellement à une différence d’ancienneté et à un positionnement sur des métiers moins générateurs de primes, selon l’entreprise.
La moyenne des entreprises françaises se situe entre 15 et 20%, selon les estimations.
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