Une étude portant sur le moral des inspecteurs de l’Education Nationale dévoile un « malaise grandissant ». Réalisée par le chercheur Georges Fotinos, spécialiste des questions de climat scolaire, et le médecin psychiatre José Mario Horenstein, pointe du doigt une dégradation des conditions de travail des inspecteurs, et alerte sur leur « épuisement professionnel ».
Selon l’étude, un quart des inspecteurs sont présumés en « épuisement professionnel », 1 sur 10 sont « en burn-out clinique », et les deux tiers déclarent un moral professionnel « moyen-mauvais ».
Et si on en demandait trop aux inspecteurs, dont 96% expriment « un sentiment de stress de plus en plus fréquent » ? Selon l’enquête, 9 inspecteurs territoriaux sur 10 déclarent que « leur volume de travail est trop lourd ». Pour 7 IEN et IA-IPR sur 10, il aurait même « augmenté » depuis 2011.
Nombre d’inspecteurs dénoncent « l’accumulation des tâches » qui leur sont dévolues – missions d’impulsion, d’évaluation, d’inspection, de contrôle, d’animation, de formation, de sanction des études, de gestion, de recrutement, d’expertise.
Pour Georges Fotinos et José Mario Horenstein, qui décrivent le « poids écrasant » du « travail administratif et de la gestion des conflits », le malaise « ne peut que s’aggraver » si rien ne bouge…
S’inscrire dans une vraie démarche partenariale dans la coéducation écoles – associations (culturelles et sportives) libèrerait sensiblement tous les acteurs concernés de tâches administratives souvent formelles.
Et le burn-out des profs qui se retrouvent devant les élèves tous les jours et qui doivent, coûte que coûte, assurer leurs cours sans avoir eu le temps, ni une formation suffisante, pour se préparer dans de bonnes conditions à cette réforme brutale à mener de front avec les pédagogies nouvelles (numérique, classe inversée ou autre) ? Pas la même problématique que celle qui consiste à s’asseoir au fond d’une classe pour juger du travail d’un collègue qui aura passer sa semaine dans un stress extrême pour présenter une séance pour le moins artificielle qui vise à répondre au plus prêt aux injonctions de l’inspection.
Et quid des profs « ancienne école » qui n’ont pas forcément la même facilité à s’adapter à toutes ces nouveautés, quand bien même ils en auraient la volonté ? On voudrait les pousser vers la sortie qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Mais gare !! La relève n’est pas assurée : la vocation pour un métier théoriquement si riche et si essentiel pour l’avenir d’un pays, a déserté les bancs de la fac.